Après plusieurs mois de voyage en Australie occidentale, on s’est envolé pour Denpasar en Indonésie. La solitude des grands espaces sauvages australiens laissant place au tumulte de la capitale balinaise. Autant te dire que cette transition n’a pas été des plus faciles. Mais ça, on t’en parle plus en détail dans notre article Blues du voyageur au long cours.

Pourquoi venir à Denpasar, la ville la plus peuplée de Bali pour des amoureux de la nature comme nous ? À vrai dire, on n’a pas vraiment eu le choix. Le bureau d’immigration pour réaliser l’extension de visa de deux mois se trouve ici. Alors, cette démarche administrative nous a contraints à rester quelque temps dans la capitale de Bali. C’était donc l’occasion de s’immerger dans la vie des Balinais sans les artifices et paillettes des villes touristiques.

Le problème des transports sur Bali

Le problème sur Bali, c’est que la mafia des taxis a complètement pris possession des lieux. Dans les endroits touristiques, les chauffeurs de taxi ne cessent de t’interpeller et proposent des tarifs exorbitants. Si on ramène cela au coût de la vie locale, cela nous paraît un peu disproportionné de payer 3 jours de salaire moyen pour une course de 25 km ! Qui ferait cela en France ?

En parallèle, il est difficile de trouver de l’information sur d’autres alternatives de transport. Le moyen qui semble le plus simple reste le scooter. Mais, sachant qu’on n’en a jamais fait auparavant, on ne se sentait pas vraiment de commencer dans une aussi grande ville. Avec la circulation et les véhicules qui roulent à contresens ou sur les trottoirs, cela ne paraît pas la meilleure des idées.

On s’est donc beaucoup replié sur la marche. Mais, ce n’est pas vraiment une promenade de santé. L’absence de trottoirs, les trous (de nuit, c’est vraiment sympa), les stands, les voitures et les scooters à éviter, en fait même parfois un véritable parcours du combattant ! Pour traverser, oublie les passages à piéton qui sont simplement inexistants. C’est au pas de course à la moindre accalmie dans le flux incessant de circulation… avec le plaisir de se faire frôler par les véhicules qui ne ralentissent même pas. Le moindre kilomètre prend un temps fou.

Du coup, les difficultés pour se déplacer à un coût raisonnable limitent le champ des possibles. Alors, notre immersion a consisté à :

Si tu veux plus d’information sur les transports à Bali, on te conseille notre article : Transport à Bali : Comment se déplacer à petit budget ?

Goûter à la nourriture locale dans les warungs

Flâner dans les quartiers de Denpasar est pour nous l’occasion de s’initier à la cuisine locale. En Indonésie, la plupart des restaurants se résument à des stands dans la rue avec parfois quelques chaises et tables. On appelle cela des « warungs ». Souvent les ingrédients sont exposés, tu fais ton choix et la personne cuisine devant toi. On a ainsi goûté à plusieurs spécialités indonésiennes comme le nasi campur (riz accompagné d’un assortiment de légumes au choix), les crêpes au pandan (fourrées à la noix de coco et au sirop de palme) et le bakso (une soupe de boulettes de viande accompagnée de quelques légumes). Après le régime de sandwich au thon en Australie, c’est plutôt de la grande gastronomie pour nous! Même si les plats sont souvent à base de riz ou de nouilles.

Si tu veux en savoir plus sur la cuisine indonésienne et les spécialités locales, on y a consacré un article. Clique ICI pour te rendre directement à l’article .

Rites religieux dans les temples bouddhistes/hindouistes

Temple Bouddhiste à Denpasar

Les rues de Denpasar regorgent de petits temples bouddhistes/hindouistes dans lesquels les habitants viennent prier ou déposer des offrandes. Ces rites sont encore très présents et font partie du quotidien de nombreuses familles. Tous les matins, on a ainsi observé la construction de paniers en feuilles de palme remplis d’offrandes comme des fleurs, du riz, … pour ensuite être déposés devant les entrées dans la rue ou au pied des temples.

On avait une idée un peu erronée de cette religion. Peut-être sans doute du fait de l’image qui en est véhiculée en Europe. On entendait parler de bien-être de la personne et de recherche d’un équilibre personnel. Pour ce qu’on a pu en voir en Mongolie et en Indonésie, la réalité est un peu différente. Au quotidien, la religion bouddhiste (ou hindouiste) dicte de nombreux rituels dont les significations se sont parfois perdues dans le temps. C’est donc plus quelque chose qui s’est inscrit dans le quotidien et la culture des gens. Certains rituels sont d’ailleurs appliqués plus pour empêcher que des choses négatives arrivent.

Bali Art Festival

Bali Art Festival - Legong

Ce festival rassemble des danseurs et des musiciens de toute l’Indonésie. C’est un condensé exceptionnel et donc une occasion unique de découvrir la culture indonésienne. L’entrée du festival est gratuite et il est principalement fréquenté par les locaux, ce qui lui confère une certaine authenticité.

Si tu veux plus de détails sur ce festival, jette un coup d’oeil à notre article Bali Art Festival : condensé de la culture indonésienne.

Musée de Bali

Musée de Bali à Denpasar sur Bali

La visite du musée de Bali est une des rares occasions d’observer quelques artefacts de la culture indonésienne comme des objets de cérémonie, des bijoux, des costumes ou d’anciennes pièces de monnaie chinoises. Ces pièces trouées, qui ne sont plus utilisées officiellement aujourd’hui, sont encore perçues par les Indonésiens comme ayant des pouvoirs en fonction de ce qui est représenté dessus.

Malheureusement, les explications sont assez sommaires. Clairement, en Indonésie, l’histoire se vit plus à travers les traditions, la religion et l’art que dans la conservation des artefacts. Dans tous les cas, l’architecture des bâtiments du musée et les jardins valent à eux seuls le coup d’oeil.

Marché de Padar Balang

Marché de Padar Balang à Denpasar sur Bali

Padar Balang, c’est le plus grand marché de Bali. C’est donc un moyen idéal pour s’immerger dans la vie locale ! Alors, pour trouver de quoi agrémenter nos repas, on est allé y faire un tour. À notre arrivée, l’effervescence qui anime les lieux nous met directement dans l’ambiance!

Il n’est pas toujours facile de se faire comprendre des vendeurs. Mais, on arrive tient bien que mal à acheter une pastèque à une vendeuse souriante assise à l’arrière de son camion au milieu des fruits. Les hommes d’à côté interagissent avec nous avec deux ou trois mots d’anglais et on partage avec eux un verre d’alcool de riz et du melon. Pour le coup, c’est super sympa et authentique comme ambiance !

On passe également devant les stands de poissons, laissés à l’air libre et non tenus au frais bien sûr… On croise aussi plusieurs femmes qui portent sur leurs épaules les marchandises dans d’énormes paniers en osier qui doivent bien peser leur poids ! Respect !

Marché de Padar Balang à Denpasar sur Bali

Ce marché est dépaysant, mais n’imagine pas non plus une promenade relaxante. Il y a beaucoup de monde qui va dans tous les sens, sans oublier les motos et les voitures qui slaloment au milieu. Alors, on ne traine pas non plus des heures dans les environs, car l’agitation devient fatigante.

Plage de Sanur

Plage de Sanur à Bali

Pour retrouver un semblant de nature, on se rend à la plage de Sanur. Dans les brochures touristiques, on vante souvent la beauté des plages de Bali. Alors, on s’attend à voir une jolie plage comme on en a vu en Australie. Mais, lorsqu’on découvre les lieux, on ne peut s’empêcher d’être déçu. Il s’agit ni plus ni moins d’une plage de ville sans aucun charme particulier avec les transats se succédant devant les hôtels ou les restaurants touristiques.

Bali et le problème des déchets

Déchet sur le bord des routes à Bali

Une nouvelle fois, on est attristé par les amas de déchets qui jonchent le sol de la plage… On était venu chercher la Nature avec un N, il faut bien avouer que pour l’instant on a surtout constaté les ravages du tourisme et de l’homme sur celle-ci… Le traitement des déchets est clairement un problème à Bali. Il ne semble exister aucun traitement ou collecte des ordures, alors c’est bien souvent dans la rue ou dans un trou qu’on les retrouve quand ils ne sont pas brûlés.

En tant que touristes, nous avons une part de responsabilité dans cette création de montagnes de déchets.  On a donc décidé de contribuer à la solution en en créant le moins possible. Pendant notre séjour, on privilégiera par exemple les grosses bombonnes d’eau réutilisables dans les hôtels plutôt que d’acheter des bouteilles en plastique.

Si toi aussi tu te préoccupes un peu de la terre sur laquelle nous vivons et que tu te demandes comment agir à ton niveau, explore notre article : Voyager de manière écoresponsable en Indonésie (À VENIR).

Le touriste / L’argent / Les rencontres

Notre séjour à Denpasar a aussi été l’occasion de rencontrer les locaux. Malheureusement, beaucoup d’Indonésiens qui nous ont abordés l’on fait par intérêt pour nous indiquer un magasin d’un membre de leur famille ou nous donner la carte d’un chauffeur de taxi. Cette difficulté à établir des relations plus authentiques sans notion d’argent ou de gain est vite devenue frustrante. Le préjugé du touriste blanc = argent à la vie dure. Il n’est ainsi pas rare de se voir proposer des choses à des prix plus élevés que ceux payés par des locaux. Quand on voyage au long cours, on adapte notre budget au niveau de vie locale. Alors, on apprécie d’être traité au même titre qu’un habitant lambda. C’est sans doute moins un problème quand on voyage quelques semaines.

Finalement, c’est une des premières fois en voyage où on se confronte à ce type de situations. Celles où les locaux t’abordent, parfois de manière intéressée, parfois non. Aux premiers abords, on a tendance à se méfier. Mais, si on fait le bilan, on a rencontré autant de gens gentils qu’intéressés. Alors, c’est un équilibre difficile à trouver. Il faut être souriant et abordable, tout en restant vigilant. Au final, c’est assez fatigant, parce que cela demande d’être tout le temps aux aguets et a tendance à parasiter les échanges avec les autres.

Rencontre improbable

Alors qu’on est en quête d’un fusible pour notre adaptateur universel dans les rues de Denpasar, on s’attarde devant un temple lorsqu’un Balinais nous interpelle dans un français précaire. On met d’ailleurs un certain temps à réaliser qu’il essaie de nous parler en français. Il nous explique qu’il a travaillé quelques mois en Nouvelle-Calédonie et qu’il attend ses enfants à la sortie de l’école. Au fil de la discussion, on en profite pour lui demander s’il connaît un endroit où l’on pourrait acheter des fusibles. Le magasin qu’il nous indique est assez loin, alors il nous propose d’aller lui-même en chercher. Une fois ses enfants arrivés, ils partent tous 3 en scooter. Dix minutes plus tard, il revient avec une pochette pleine de fusibles qu’il nous offre ! C’est adorable !

Après la solitude des grands espaces australiens, passer ces 10 jours à Denpasar a été une expérience déroutante mais instructive. On a vraiment partagé l’espace d’un instant le quotidien des Balinais : leur warung, leur festival, leur marché, leurs rues jonchées de déchets, leur pollution et leur circulation incessante. Ce n’est clairement pas le paradis, mais il est difficile de trouver plus authentique pour qui veut découvrir la culture balinaise !

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