En préparant notre voyage en sac à dos d’un an en Océanie et Asie, l’Indonésie s’était vite imposée comme une évidence avec ses plages paradisiaques, ses rizières et sans oublier les incontournables volcans qui jalonnent la plupart des îles. Cela avait tout du cadre rêvé pour des amoureux de la nature et de la randonnée comme nous. On se voyait déjà gravir les pentes d’un volcan lors du trek du Rinjani dans une nature sauvage et préservée. Mais, la réalité est comme bien souvent différente des milliers de photos qu’on voir fleurir sur les réseaux sociaux…

Le Rinjani est un volcan actif, sujet à des éruptions fréquentes, randonner dans cet environnement comporte donc toujours une part de risque. C’est pourquoi, il est nécessaire de se lancer sur le trek avec un minimum de préparation.

Prix d’entrée du parc

L’Indonésie connaît depuis des années une inflation à deux chiffres. On n’est donc pas vraiment surpris de voir au cours de notre voyage des prix plus élevés que ce qu’on pouvait lire sur les blogs de voyageurs nous ayant précédés. Mais, on a quand même l’impression que cette hausse se fait parfois sur le dos du touriste étranger. Sur le principe, on peut comprendre de payer un peu plus cher que les locaux, mais 10 fois le prix… soyons sérieux !

Il n’y a qu’à prendre les nouveaux prix d’entrée du parc national du mont Bromo : 220 000 Rp (pendant un jour de la semaine) ou 320 000 Rp (pendant le week-end) soit respectivement environ 13€ et 19€ par personne par jour ! Jamais vu de tel tarif pour rentrer dans un parc national ! Et pourtant on en a visité des pays au niveau de vie élevé (Australie, Nouvelle-Zélande, Islande, États-Unis, Canada, Suisse, etc.) ! Enfin bref, tout ça pour dire que le trek du Rinjani n’échappe pas à la règle. Il en coûte désormais 150 000 roupies par jour et par personne pour accéder au parc.

Choisir son tour organisé… ou pas

En plus du prix d’entrée dans le parc, les packages vendus par les tours opérateurs pour faire le trek du Rinjani atteignent désormais des sommets. Il faut compter plus de 2 000 000 roupies par personne. Ce prix n’est pas trop compatible avec notre budget de voyageurs au long cours. De plus, on a comme un blocage psychologique à payer un tour pour randonner. Randonner, c’est pour nous synonyme d’évasion et de liberté. En somme, tout le contraire d’un tour organisé !

De plus, on n’a pas du tout envie de suivre le rythme effréné de ces tours qui se font sur 2 ou 3 jours maximum. On est quand même de bons marcheurs et le rythme impliqué par ces itinéraires ne nous paraît pas vraiment adéquat pour profiter de l’environnement exceptionnel. L’intérêt d’un tel trek est quand même de prendre le temps d’observer la nature qui nous entoure. Pas seulement monter le plus rapidement possible au sommet, prendre la même photo que tout le monde et redescendre… En tout cas, ce n’est pas du tout en accord avec notre façon de voir les choses. De plus, se suivre à la queue leu leu sur le sentier de randonnée, très peu pour nous. Merci !

Du coup, décision est prise de partir en indépendant depuis le village de Sembalun Lawang. Pour s’y rendre depuis Bali, c’est déjà toute une histoire. On en parle plus en détail dans cet article : De Bali à Sembalun Lawang : toute une aventure.

Prendre un guide et/ou un porteur… ou pas

Ne pas partir avec un tour organisé est une chose. Choisir de prendre un guide et/ou des porteurs en est une autre. Pour ma part, je n’ai jamais été un grand fan des porteurs. Je comprends bien que dans certains pays c’est un moyen comme un autre de gagner un peu d’argent. Contenu du sac à dos pour trek du RinjaniMais, cela me culpabilise de voir mes affaires portées par quelqu’un d’autre. Cela me renvoie inexorablement l’image de l’esclavage des temps anciens. En plus, il faut reconnaître que les porteurs ne sont souvent pas très bien équipés (tong, panier à porter sur les épaules, etc.). Il n’a donc jamais été question pour nous de faire le trek en faisant appel au service d’un porteur. Si on se lançait dans l’aventure, c’était en portant toutes nos affaires : matériel de camping, eau et nourriture. Après, si ta condition physique ne te le permet pas cela permet quand même de se lancer dans cette expérience inoubliable.

Pour le guide, la situation est plus confuse, car des informations contradictoires circulent. Officiellement, il est interdit de faire le trek sans guide. Le hasard a fait qu’au cours de notre périple depuis Bali, un guide s’était autogreffé à notre projet. On pensait donc partir avec lui pour limiter le risque de se voir refuser l’entrée du parc. Mais, de retour de notre trek au sommet du Gunung Pergasingan (voir notre article ICI), ce guide nous a fait faux bond. On est donc revenu à notre choix initial de faire le trek du Rinjani en autonomie sans guide et sans porteur.

Définir son itinéraire

Pour établir notre itinéraire, on avait la contrainte de revenir à Sembalun pour récupérer nos affaires. De plus, on souhaitait voir le lever de soleil depuis la Rim de Senaru (virus de la photo quand tu nous tiens… ) et être au Sommet du Rinjani tôt le matin avant que les nuages ne recouvrent la plaine et en même temps après la foule des tours organisés. On en est donc arrivé à l’itinéraire suivant réparti sur 3 ou 4 jours en fonction des circonstances :

  • Jour 1 : Village de Sembalun – Crête de Senaru
  • Jour 2 : Crête de Senaru – Camp de base (crête de Sembalun)
  • Jour 3 : Camp de base – Sommet Rinjani – Descente vers Sembalun
  • Jour 4 : Fin descente vers Sembalun

Dans tout les cas, le trek ne peut pas être une boucle mais un aller simple entre Sembalun et Senaru.

Jour 1 : Crête de Senaru – 20km / +2150m / -650m

Au milieu de la savane

Il est 4h du matin lorsque le réveil sonne. Comme on a peur de se retrouver bloqué à l’entrée en n’ayant pas de guide, on décide de limiter le risque en passant de nuit. Alors, en moins de 15 min, on est prêt et on marche à grandes enjambées dans la rue à la lumière de nos frontales. Avec l’excitation et le stress, le trajet nous semble durer une éternité surtout que la lumière du soleil se fait de plus en plus présente.

On finit quand même par atteindre une espèce de porche avec la mention « Rinjani ». Combien de temps avons-nous mis pour l’atteindre, impossible de s’en souvenir : 20 minutes, 30 minutes, en tout cas moins d’une heure… Il n’y a rien pour payer. Ni bureau ni boîte, personne… Cela fait plutôt penser à une entrée « secrète » utilisée par les locaux. Les frais d’entrée passent donc à la trappe et notre rythme cardiaque retrouve son rythme normal au fur et à mesure qu’on s’éloigne du portique.

Comme le jour se lève et qu’on est parti dans la précipitation, on décide de faire une première pause pour petit-déjeuner. Au menu, les pancakes préparés la veille par notre hôte. C’est sûr que le reste de nos repas sera bien moins alléchant.

Dans cette première portion du trek, le sentier serpente au milieu d’une espèce de savane aux herbes hautes. On tombe sous le charme de cet endroit propre et calme avec en toile de fond le sommet du Rinjani. Cette partie n’a pas de difficulté particulière, car le dénivelé est assez progressif (environ 400m +). Mais, la distance de 9 km finit par fatiguer avec le poids du sac sur le dos.

Position II et III

Après 2-3h de marche sans croiser la moindre personne, on atteint la position II du trek. Cette position offre un abri et une toilette. Enfin, offrait, car les toilettes sont totalement laissées à l’abandon et inutilisables. Quant au sol, il est jonché de détritus. Une véritable décharge à ciel ouvert ! Pour un parc national, cela fait tout simplement mal au cœur pour ne pas dire révolte…

Alors bien sûr, la présence de déchets tient avant tout du comportement des visiteurs. Mais, on s’interroge, comment peut-on attirer autant de touristes dans un tel endroit avec un véritable matraquage publicitaire et avoir une infrastructure aussi défaillante ??? Quand on sait les frais d’entrée exigés, on se dit que des toilettes entretenues, et soyons fou quelques poubelles ne seraient pas le bout du monde. Au pire, payer quelqu’un pour nettoyer de temps en temps. On se demande bien à quoi sert l’argent du ticket d’entrée ??

Après la position II, le terrain se fait plus abrupt pour rejoindre la position III : 300m de dénivelé positif sur moins de 2 km. Il nous faut moins d’une heure pour atteindre ce refuge sur le bord du lit asséché d’une rivière. Le lieu n’est pas en meilleur état que le refuge précédent avec des déchets un peu partout sur le sol. C’est l’occasion de faire notre première rencontre de la journée : des jeunes indonésiens qui ont campé dans le lit de la rivière.

Ascension abrupte jusqu’à la crête du Volcan

On a déjà plus de 10km de marche et 650 mètres de dénivelé positif dans les jambes. Pourtant, c’est à partir de la position III que les hostilités démarrent. La pente pour rejoindre le camp de base du sommet du Rinjani est en effet bien plus abrupte : 850m + sur 2,5km. Avec nos 15 kgs sur le dos, cette montée nous semble interminable. D’autant que le terrain est glissant avec de la terre dure recouverte d’une fine couche de gravillons. C’est comme marcher sur un tapis de billes. Autant te dire qu’on sue à grosses gouttes !

Avant de partir, on appréhendait un peu d’être harcelé de questions par les autres guides qu’on croiserait en chemin pour savoir où était le nôtre. Finalement, on croise seulement de jeunes Indonésiens qui font le trek de manière indépendante et quelques porteurs qui descendent. Ils nous sourient, nous encouragent en nous tapant dans la main. Cela nous donne à chaque fois le petit coup de boost pour continuer l’ascension. Le fait de le faire dans les mêmes conditions qu’eux facilite le contact. Certains sont chargés comme des mules. On a la chance de disposer d’un équipement compact et léger et pourtant notre sac fait déjà plus de 15 kg. Alors, avec un équipement ordinaire on n’ose pas imaginer le poids du bardage qu’ils portent sur le dos. Du coup, on double de nombreuses personnes à bout de force au cours de cette section.

Cela nous prend finalement 3-4h pour atteindre le camp de base depuis la position 3. On ne s’attendait pas à ce que cette section nous prenne autant de temps ! Surtout qu’il nous reste encore pas mal de chemin pour atteindre la crête du côté de Senaru.

Camp de base du Rinjani

Au camp de base, l’atmosphère est toute autre. Les tentes sont alignées les unes contre les autres. Le sol est jonché de déchets, mais il y a encore pire : les excréments et l’odeur qui les accompagnent. Ceci expliquant cela, il n’y a aucune toilette à part une cabane délabrée sans porte et inutilisable. Du coup, la nuit tout le monde fait ses besoins un peu partout. Et comme tout le monde n’est pas sensibilisé, le papier toilette finit dans la nature. Imagine…le lieu devrait être magique, mais là il ressemble plus à une décharge. Sur le coup, on est dégoûté par ce manque total de respect envers la nature. On se demande bien ce qu’on est venu faire ici.

D’autant que comme souvent en milieu de journée, le Rinjani est complètement dans la brume. Alors, on ne voit rien du paysage qui nous entoure à part ces amas de merde. On décide de ne pas s’éterniser dans le coin et de juste trouver un endroit tranquille pour pique-niquer. Cela nous laisse le temps d’observer le manège des tours organisés qui démontent des tentes toilettes, simplement constituées d’une tente au-dessus d’un trou creusé dans le sol. On pourrait croire qu’ils reboucheraient le trou en partant, mais non, pas du tout ceux-ci sont laissés en l’état… Ainsi que la plupart des détritus générés par les touristes. Super… mais ils comptent faire ça jusqu’à quand ? Car un moment cela ne va plus être possible ?? Les touristes ont clairement leur part de responsabilité. Ils devraient s’assurer que les déchets qu’ils génèrent pendant le trek sont bien redescendus dans la plaine ou le faire eux-mêmes.

Les rives du lac du Rinjani

On espère trouver un endroit plus agréable et propre sur les rives du lac. Pour cela, il faut se remettre en chemin et affronter maintenant 3,5 km de descente avec 600 m de dénivelé. Comme la brume est encore là et nous encercle, on ne voit pas grand chose de ce qui nous entoure. Du coup, on trouve la descente longue, très longue. Surtout que le sentier consiste plus à crapahuter entre des rochers qu’autre chose.

Après toutes ces heures de marche, on est déçu de constater que les bords du lac sont encore plus dégueulasses que le camp de base. Les ordures s’amoncellent et jonchent le sol avec des excréments dans tous les recoins de la forêt. C’est à vomir. Les seuls m2 propres sont les bâches tirées par les tours sur lesquels les touristes se reposent. Franchement, on est très loin du rêve vendu par les photos sur les réseaux sociaux. On a sous les yeux non pas un parc national, mais une décharge à ciel ouvert.

À ce moment-là, on ressent presque de la colère devant aussi peu de respect face à mère nature ! Que parmi les touristes venus des 4 coins du monde aucun ne se soucie du devenir de ces déchets. Chacun à sa part de responsabilité : les touristes, les tours opérateurs et le gouvernement indonésien. Pour quoi faire venir autant de monde dans un tel endroit lorsque l’infrastructure est totalement absente !??? Les frais d’entrée du parc devraient permettre de faire un minimum d’infrastructures comme des toilettes sèches !

Sources d’eau

Dormir au milieu des déchets et des excréments, aller savoir pourquoi, cela nous rebute un peu ! On ne pensait vraiment pas vivre ce genre de situation un jour lors d’un trek. Alors, malgré la fatigue et le moral en berne, on décide de réunir le peu de force qui nous reste pour pousser plus loin. Mais, avant de remonter sur la crète du côté de Senaru, on décide d’aller voir les sources d’eau chaude et en profiter pour faire le plein d’eau potable. Avec la montée jusqu’au camp de base, notre réserve s’est réduite à peau de chagrin.

Quand on arrive, on est choqué. C’est la seule source d’eau potable du coin et encore une fois, il y a une pile de déchets. L’eau est propre en soi, mais c’est comme si on remplissait notre bouteille d’eau au-dessus d’une benne à ordures. Sur le chemin, les sources chaudes sont du même acabit. Il y a des déchets tout autour des bains où des locaux se baignent. Mais avec un petit détour, le sentier débouche sur des bassins en dessous de cascades. L’endroit est plus sympa, et c’est bien ici que sont amenés les touristes. On garde ça pour demain, car aujourd’hui on a encore du chemin à faire. La remise en route est difficile avec plus de 20 km / 9h de randonnée dans les pattes et quelques kilos d’eau en plus.

Bivouac improvisé

En longeant le lac, on est frappé de voir des poissons morts en suspension sur le lac, sachant que notre guide nous avait dit que c’était possible de se baigner ! On ne va pas essayer du coup, hein ?! Après le lac, le sentier se met vite de nouveau à grimper sévère. Il est 17h30 lorsqu’on arrive à mi-chemin de la montée. La nuit commence à tomber, alors on décide de s’arrêter. On a repéré un minuscule site de bivouac au milieu de la forêt. Il y a juste assez d’espace pour planter notre tente.

Pendant qu’on installe notre campement, quelques randonneurs passent encore devant nous. Ils sont complètement épuisés et hurlent après leur guide pour faire une pause. Mais, celui-ci fait la sourde oreille et file à grande enjambée. C’est le genre de dérive qui arrive quand on commercialise un trek comme une attraction touristique. On s’entend qu’il n’y a rien d’impossible, mais cela reste une activité exigeante physiquement d’autant plus pour des personnes peu habituées à vivre ce genre d’expérience.

On parle des autres, mais nos corps sont aussi bien fatigués. Alors, avec le peu de force qu’il nous reste, on avale vite fait notre repas et on file se coucher.

Jour 2 : Retour au camp de base – 7km / +650m / -650m

On se réveille à 4h30 du matin afin d’être sur la crête de Senaru pour le lever du soleil. Pour s’alléger, on part avec le strict minimum. Au début, on n’avance pas très vite à la lumière de nos frontales. Il nous faut une petite heure de marche pour atteindre la crête depuis notre campement. En chemin, on croise deux Français et un guide qui commence déjà à descendre. On a le droit à la fameuse question qu’on redoutait : « où est votre guide ?”. On fait croire qu’il est resté au lac avec le reste du groupe. Du coup, au sommet, on a un peu l’impression d’être dévisagé par les porteurs et les guides. Les tentes sont entassées les unes contre les autres. On a bien fait de dormir dans la montée.

Lever de soleil sur la crête de Senaru

Heureusement, ce qui retient très vite notre attention, c’est le panorama sur le volcan Rinjani et son cône parasite. C’est tout simplement impressionnant. Le volcan est bien actif, comme en témoigne la fumée qui sort du cratère. Pour admirer le paysage, on décide de se mettre un peu en retrait en surplomb des campements. On en profite également pour préparer et prendre notre petit-déjeuner.

En ce petit matin, l’ambiance est calme avec les tentes baignées dans la brume matinale. On observe petit à petit les gens émerger de leur tente pour déjeuner. Puis, très vite, les campements sont démontés et les groupes se mettent en chemin pour descendre d’un côté ou de l’autre de la crête. Si bien qu’on se retrouve à un moment seul dans les lieux ! Qui l’aurait cru quelques minutes auparavant ? On peut enfin se reconnecter avec la nature qui nous entoure. Observer la couleur du lac changer au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel. On trouve cela encore plus beau que le lever du soleil en lui-même ! Les traces jaunes de soufre se mélangent avec l’eau bleue du lac. C’est une belle récompense qui contraste avec la déception de la veille.

Les porteurs

Le temps qui passe nous tire de notre rêverie. Il est déjà 10h, lorsqu’on amorce le retour vers notre campement. À l’arrivée, notre tente est toujours là. Mais, très vite, on se retrouve encerclé par un groupe de porteurs qui fait une pause dans leur montée vers la crête. Ils nous observent avec curiosité notamment lorsqu’on se met à ranger notre équipement hyper compact. De leur côté, ils ont l’air déjà bien fatigués. On partage donc avec eux quelques gâteaux pour initier la conversation. Ils sont très sympathiques et aucun ne pose de problème vis-à-vis du fait qu’on est ici sans guide. Au contraire, ils sont plutôt admiratifs de voir qu’on porte tout notre équipement seul.

Pour me faire une idée du poids qu’ils soulèvent toute la journée, je m’essaie de porter un de leur panier. Autant te dire qu’ils font un travail de titan ! Celui-ci fait près de 30 kg, avec du matériel lourd et pas vraiment adapté au trekking comme des woks, des chaises, des ananas… Beaucoup de matériel sans doute là pour satisfaire la demande croissante de confort des touristes… Certes, ces personnes sont payées, mais sans doute pas à la hauteur des efforts que cela demande. Cela me renvoie indéniablement cette image d’esclavage des temps anciens. Je suis plus en paix avec moi-même de savoir que je porte tout mon équipement. Pour moi, cette « souffrance », ce surpassement de soi-même, pour atteindre des environnements sauvages fait justement partie de l’expérience du trekking. C’est aussi cela qui contribue à la transformer en une vraie drogue !

Les sources chaudes

De retour sur les rives du lac à l’heure du lunch, notre impression est un peu meilleure que la veille. Certes, les montagnes de déchets et d’excréments sont toujours là. Mais, à cette heure de la journée, la plupart des touristes ont quitté les lieux. Et puis, le brouillard qui inonde les environs donne un côté mystique à l’endroit.

On attend que les derniers tours quittent les lieux pour profiter des sources chaudes. Pouvoir profiter d’un bain chaud en plein milieu d’un trek est une expérience plus qu’agréable. Je ne me fais donc pas prier pour y plonger tête première. Malheureusement, Sandrine ne peut pas en faire de même en raison de mère Nature. Du coup, elle trempe juste les pieds et hérite de la corvée de surveillance des sacs en raison des singes chapardeurs qui traînent dans les parages.

Au bout de quelque temps, le fait qu’elle ne se baigne pas intrigue un indonésien qui vient lui taper la causette. C’est un étudiant en trekking à Sembalun qui apprend l’anglais pour devenir guide. Dans la discussion, il lui dit qu’il faut 5h pour atteindre le camp de base depuis le lac. Alors, elle se prend un coup de flip qu’on n’y soit pas avant la nuit et me tire de mon spa naturel.

Montée jusqu’au camp de base

Finalement, le sentier est un faux plat sur la première heure marche, donc on avance plutôt bien. C’est seulement la fin qui se fait vraiment plus abrupte et accidentée. Comme la veille, on se retrouve dans cette section au milieu d’un épais brouillard qui ne laisse rien entrevoir du paysage. On finit quand même par atteindre le camp de base juste avant la tombée de la nuit.

Sandrine se met en quête d’eau potable en suivant les Indonésiens avec leur bouteille à la main tandis que je cherche un emplacement pour notre campement du soir. Je finis par trouver une plate-forme un peu en retrait et en dessous des campements des tours. C’est juste parfait. Le coucher de soleil nous gratifie d’un magnifique jeu d’ombres et de lumières sur la montagne depuis notre terrasse privée. On en arrive même à faire abstraction du monde derrière nous.

Jour 3 : Ascension du sommet du Rinjani – 21km / +1100m / -2570m

La nuit sera brève. Car dès 1h du matin, on est réveillé à répétition par les centaines de touristes qui se lancent à l’assaut du sommet pour y observer le lever du soleil ! De notre côté, on a décidé d’y être seulement au petit matin pour profiter d’une plus grande tranquillité des lieux.

Quand on se décide à partir à 4h du matin, il fait encore nuit noire. On aperçoit au loin sur la crête du volcan les lampes frontales des touristes montés à la queue leu leu. Le moins qu’on puisse dire c’est que le moment ne doit pas être très intime  ! Et puis, regrouper autant de personnes sur les versants d’un volcan ne me semble pas l’idée la plus sécuritaire du siècle. Que se passerait-il en cas d’éruption du volcan… ?

L’ascension

La première section de l’ascension est pentue et glissante. Le terrain est un mélange de sable et de graviers. Alors, on a un peu l’impression de faire deux pas en avant, un en arrière. Cela devient vite épuisant et réduit considérablement notre vitesse d’ascension. On commence à se demander si on n’est pas parti un peu trop tard pour atteindre le sommet avant les nuages… Surtout que Sandrine avance plus doucement et prend rapidement mal aux genoux. J’essaie de l’attendre, mais avec le froid, je trépigne sur place avec la crainte de louper le créneau pour profiter du panorama au sommet. Au final, on mettra seulement une heure pour grimper cette section.

Heureusement, la deuxième section est plus facile. Le terrain est un faux replat sur un sol dur. On avance à une bonne allure. On devrait donc être en mesure d’atteindre le sommet largement avant l’arrivée des nuages. Alors, on décide de profiter des premiers rayons du lever du soleil pour admirer le paysage et reprendre quelques forces. La lumière est jolie du côté de la vallée de Sembalun. Mais, le paysage est très lointain. On lui préfère la vue du sommet du Pergasingan au lever du soleil (plus de détails ICI).

Du coup, on ne comprend pas trop cette folie des tours organisés de faire venir tout le monde au lever du soleil au sommet. Car à l’inverse, le côté grandiose du panorama avec le cratère, le lac et le cône est complètement dans l’ombre. À ce moment-là, on ne regrette pas notre choix de faire différemment. On est seul aux alentours, alors qu’on peut apercevoir des centaines de personnes entassées au sommet sur quelques dizaines de m2 !

L’ascension finale

La dernière montée faite de sable et de cailloux est plus exposée. Cela offre une vue impressionnante surplombant le cratère et son lac. Lorsqu’on aborde cette section, tout le monde est déjà en train de redescendre. On se fait alors interpeller par un guide qui nous dit que c’est interdit d’être au sommet après 8h en raison du vent. Je veux poursuivre mon chemin comme si de rien n’était. Mais, Sandrine prend ça pour une condition de sécurité. S’en suit alors une discussion enflammée. Au final, je décide de finir l’ascension seul jusqu’au sommet.

La pente est raide avec l’impression de faire de nouveau dans le sable deux pas en avant et un en arrière. Alors, pour un troisième jour de trek, je puise dans mes dernières réserves. Heureusement que l’adrénaline et l’excitation donnent le sentiment de pouvoir soulever des montagnes. Lorsque j’atteins enfin le sommet, je ne peux que laisser éclater ma joie et la partager avec les quelques personnes présentes. Un sentiment indescriptible. Je suis fier d’être allé au bout de moi-même. Ce sentiment ne fait que décupler la magie du panorama qui se dessine sous mes yeux.

Le lieu est beaucoup plus calme qu’il y a quelques heures. Seuls quelques jeunes indonésiens sont encore présents. Cela donne l’occasion de se plonger dans l’endroit et faire corps avec l’environnement. Dans ces situations, je perds complètement la notion du temps. Celui-ci semble se figer. Je peux ressentir les pulsations du cœur de notre planète perché à 3726 mètres. L’île de Lombok se transforme en un minuscule confetti perdu en plein cœur de l’océan indien.

L’euphorie de l’alpiniste

De son côté, Sandrine est dégoûtée de ne pas pouvoir atteindre le sommet. Parce qu’au fond pour elle ce n’est pas un problème de capacité, mais juste une question de temps. Elle est déçue de devoir abandonner si près du but. Mais, à force de voir passer devant elle des personnes. Elle se met à sérieusement douter des propos du guide. Elle commence à se demander si le guide n’a pas cru qu’elle était dans un tour. Car pour eux, c’est la course à la montre. Elle décide à ce moment-là d’aller jusqu’au bout malgré sa douleur aux genoux. Elle monte à son rythme en compagnie d’un groupe d’Indonésiens.

Lorsque je l’aperçois proche du sommet, je me décide à faire demi-tour pour aller l’encourager et la pousser sur les derniers mètres. Lorsqu’elle atteint le sommet, l’émotion ressentie est encore plus forte. Elle ne se faisait pas un impératif d’atteindre le sommet. Pourtant, elle s’est fait prendre au jeu par ce challenge. Plus elle avançait, plus elle ne voulait pas avoir fait ça pour rien. Elle a sans doute ressenti la même chose que les personnes qui ne veulent pas abandonner l’ascension de l’Everest malgré le danger et l’épuisement. Ça prend les tripes  !

Au sommet, la vue à 360oC est impressionnante. Mais, ce dont elle se souviendra toujours, c’est l’émotion ressentie : l’euphorie de réussir ce challenge et de le partager avec moi et d’autres jeunes Indonésiens. On a réussi l’ascension du Rinjani sans guide et sans porteur ! On peut être fiers de nous !

La descente

On serait bien resté toute la journée à simplement contempler le panorama. Mais, après plusieurs heures au sommet, il est temps de penser à redescendre. Surtout que le chemin jusqu’à Sembalun est encore loin ! Dommage qu’on ne sache pas encore voler. Du sommet, le village semble à portée d’aile  ! Heureusement, les 1000 mètres de dénivelé jusqu’au camp de base sont bien plus faciles dans ce sens. Cela nous permet d’admirer le paysage qui était encore dans l’obscurité à la montée.

Lors de la descente, on se rend compte que certains locaux se lancent dans le trek mal équipé et sans être sensibilisé sur certains risques, le tout sans être obligé de prendre un guide bien entendu… Cherchez l’erreur… On ne compte plus les personnes qu’on croise en tong. Parfois, c’est plus dangereux comme cette Indonésienne qui nous demande des cachets pour le mal de tête. Mais, qui semble plutôt souffrir du mal de l’altitude à la couleur livide de son visage. Ou encore ce groupe d’Indonésiens qui s’est lancé dans l’ascension finale avec une seule minuscule bouteille d’eau alors que le soleil rend déjà l’air suffocant et à qui on leur laisse notre réserve d’eau.

Retour au camp de base

De retour au camp de base, la majorité des campements ont déjà plié bagage. Il ne reste plus que notre tente et celles des Indonésiens qu’on a croisés dans la descente. Comme l’heure avance, on s’attelle rapidement au démantèlement du nôtre, avant d’aller refaire le plein d’eau potable et de préparer le lunch : pâtes au thon et maïs pour le troisième lunch consécutif ! Hum… Non, non, on ne commence pas à saturer  !

La différence de température par rapport à ce matin est impressionnante. Alors que ce matin on supportait le bonnet et les gants, désormais la chaleur est étouffante. Les nuages de condensation sont déjà en train de ramper sur les versants de la montagne. Seuls le cratère et son lac émergent de cette mer blanche.

Descente à la frontale

Les 1000 mètres de dénivelé de ce matin n’étaient qu’un préambule. Avec le ventre plein et la fatigue, il faut maintenant s’atteler à redescendre les 1500 mètres de dénivelé jusqu’à Sembalun.

La première section de la descente est un peu comme on l’imaginait : glissante. Sans bâton, ce n’est clairement pas une partie de plaisir. On n’avance pas bien vite et on finit les fesses à terre à plusieurs reprises. En tout cas, cela fait mal au cœur de voir les jeunes indonésiennes complètement épuisées dans la montée sous le poids de leur sac à dos. On se demande comment elles font pour tenir encore debout. Avec le voile, elles ont l’air de souffrir de la chaleur.

Il est déjà 16h lorsqu’on atteint la position III. Clairement, ce ne sera pas possible d’arriver à Sembalun avant la nuit. On se dit alors qu’on a autant à prendre notre temps et camper pour économiser une nuit d’hôtel. Et puis, quoi de mieux que de rester au milieu de la nature ? Il y a bien des sites prévus pour camper dans le parc qui correspondent aux positions II et III. Mais, le terrain est couvert de déchets et les singes s’en donnent à cœur joie pour finir les restes. On opte plutôt pour rejoindre un endroit qu’on avait repéré le premier jour. Le problème, c’est que l’obscurité nous enveloppe petit à petit. Difficile de reconnaître l’endroit à la lumière de la lampe frontale. On finit tout de même par trouver un endroit relativement plat. On ne sait pas si c’est autorisé de camper n’importe où, mais comme on ne laissera aucune trace de notre passage ce n’est pas vraiment un problème. On espère juste ne pas être bloqué par le marathon organisé le lendemain. Après une telle journée, tu penses bien qu’on n’a pas besoin d’être bercé pour s’endormir !

Jour 4 : Direction les îles Gili – 8km / -350m

À 4h, on se lève pour être sur le chemin avant les coureurs du marathon. Il nous reste 1,5 km jusqu’au porche d’entrée du parc. Malgré que l’obscurité nous enveloppe encore, on croise déjà un groupe de coureurs. Enfin, ils ne courent plus, ils marchent. On reste admiratif et on leur souhaite bien du courage ! Car le sentier est pourri, alors courir dessus de nuit c’est un sacré challenge !

La lumière du lever de soleil magnifie le paysage de savane et les plantations. Alors, la tentation est trop grande pour ne pas sortir le trépied et se lancer dans une petite séance photo.

Lorsqu’on arrive à notre guesthouse, on se jette sur le petit-déjeuner. Après 3 jours de nourriture de trekking, on retrouve avec plaisir les jus de fruits frais, les pancakes, etc.  C’est aussi l’occasion de discuter avec les deux jeunes voyageuses qui étaient parties avec notre éphémère guide. Elles nous expliquent qu’il était souvent à la traîne avec le poids de l’équipement qu’il portait. Ah bon, on ne comprend pas… comment porter le nécessaire pour 3 personnes pour 3 jours pourrait ralentir… … C’est peut-être ça justement le problème. Quand tu n’as jamais vécu toi-même cette expérience de porter ton propre matériel, tu ne sais pas ce que tu exiges des autres. On peut te dire qu’il y a une ÉNORME différence entre faire la même ascension avec 2-3kg sur le dos ou 15-20kg !

Imprévu du voyage

On cherche maintenant le moyen de rejoindre les îles Gili pour quelques jours de repos bien mérités. On se voit déjà les doigts de pied en éventail sur la plage à siroter des cocktails. Mais, rejoindre les îles Gili depuis Sembalun est un véritable défi pour des voyageurs écoresponsables. Le prix des taxis est prohibitif : 700 000 roupies. C’est tout simplement plus que notre budget journalier ! Autant pour arriver ici, nous avions pu utiliser les transports locaux. Autant pour en repartir, ne pas utiliser un taxi semble mission impossible. Comme le prochain arrêt de bus est à 25 km de marche, on se replie très vite sur la solution de rejoindre l’endroit à pied demain.

Mais, comble de malchance, notre guesthouse affiche complet pour ce soir ainsi que tous les hôtels des environs en raison du marathon. On ne peut donc pas dormir une nuit de plus sur place pour se reposer un peu. Alors, malgré les 4000 mètres de dénivelé positif avalé en 3 jours avec nos 15 kg sur le dos, nous voilà repartis sur la route le jour même et cette fois avec notre sac au complet soit plus de 20kg. Tout de suite, c’est vachement moins rigolo !

Les écoliers

Pendant la traversée d’un village, on tombe pile au moment de la sortie de l’école. Les enfants nous sourient, nous adressent fièrement des « hello » et nous demandent de les prendre en photos avec nous. Dommage qu’on puisse seulement leur montrer les clichés sur le téléphone. Un polaroid serait cool dans ces moments-là.

C’est clairement le fait d’être à pied qui nous donne le privilège de vivre de tels instants. Malheureusement, cet attroupement au bord de la route est dangereux. Quand on repart, le passager d’une moto roulant à vive allure touche un enfant avec son pied. Une tong vole et l’enfant tombe violemment au sol. Il y a un moment de flottement, mais il se relève avec l’aide de sa mère. On se sent vraiment coupable, on espère qu’il n’aura pas de séquelles. On sera plus vigilant dorénavant.

On alterne la traversée de villages et de la forêt tropicale. La circulation est faible alors ce n’est pas désagréable de marcher sur la route. C’est plus nos genoux et nos ressources physiques qui ne sont pas trop d’accord pour marcher 25 km de plus. D’autant qu’en pleine journée, la chaleur se fait vraiment étouffante. Avec la fatigue cumulée et le poids sur le dos, autant te dire qu’on est dans le dur ! Mais, c’est là, quand tu es tout proche d’abandonner, de mettre au placard tes principes, que la magie du voyage sort de la jungle pour venir à ta rencontre  !

Un ange tombé du ciel

Un indonésien en moto s’arrête à notre niveau. Il sait qu’il n’y a rien avant des kilomètres de marche et prend pitié de nous voir avec nos sacs sur le dos en pleine chaleur. Malheureusement, il ne peut pas nous transporter tous les deux sur sa moto. Pourtant, il insiste pour nous aider. Alors, il arrête un taxi qui passe à ce moment-là avec des touristes à l’intérieur et négocie pour nous faire transporter gratuitement. On n’a rien d’autre qu’un grand merci à lui retourner et notre reconnaissance éternelle. Un ange gardien tombé du ciel ! C’est le type de personne que tu croises une fois dans ton voyage. Comme ce taxi qui nous avait pris gratuitement à Darwin pour nous déposer à l’aéroport après des kilomètres de marche chargés comme des mules. C’est clairement le genre de rencontres qui te redonnent confiance en l’humanité du monde !

Les clients du taxi sont deux expatriés de Singapour qui étaient venus pour le marathon, mais qui ont annulé à cause du mauvais terrain et d’une blessure aux genoux. On aura de belles discussions sur le voyage et la vie d’expatriés à Singapour qui est l’une de nos prochaines destinations. Ils vont même jusqu’à nous déposer à Bangsal, tout près du port pour le bateau public pour les îles Gili. Quel dénouement inespéré… Encore merci ! On va finalement pouvoir finir cette journée les pieds en éventails sur la plage avec un cocktail  !

PS : Trois jours plus tard, alors qu’on profite d’un repos bien mérité sur les îles Gili, un nuage de fumée de plusieurs kilomètres de haut est expulsé du volcan Rinjani. On se sent alors chanceux de ne pas avoir connu pareille mésaventure ! On ne rappellera jamais assez le risque imprévisible de randonner dans un environnement volcanique.

Notre avis

Si on met de côté l’environnement totalement saccagé par les déchets, on garde un bon souvenir de ce trek. Surtout de l’avoir fait de manière indépendante sans guide et sans porteur. Nos coups de cœur sont les sources chaudes, la vue depuis Senaru Rim et bien sûr le sommet du Rinjani : vertigineux ! Contrairement à ce que vendent les tours, on a préféré le sommet vers 8-9h lorsque le lieu a retrouvé un peu de sérénité et que le lac et son cône parasite sont alors dans la lumière. À cette heure-ci, tu n’as plus la foule, mais seulement quelques Indonésiens. Il est plus facile de se plonger dans l’atmosphère et l’expérience n’en est que plus authentique.

Avant de se lancer avec un tour, il est impératif de se préoccuper du devenir des déchets que tu vas générer pendant le trek. Ce n’est pas parce que tu choisis un tour opérateur que ta responsabilité disparaît. Sois-tu en prends toi-même la responsabilité, soit tu demandes aux organisateurs de ton tour ce qu’ils prévoient pour les gérer. C’est de ta responsabilité de t’assurer qu’aucun déchet ne reste dans la montagne.

Par ailleurs, sache que tu ne seras pas tout seul sur la montagne, car en haute saison le trek est parcouru par des centaines de touristes. Il n’est donc pas rare de se retrouver plusieurs centaines au sommet en même temps en raison de l’uniformité des itinéraires des tours opérateurs. Enfin, ce trek reste exigeant physiquement. Si tu n’as pas l’habitude de randonner, autant te dire que tu vas en chier. Car enchaîner 3 jours de randonnée avec de gros dénivelés n’est pas une promenade de santé. Si tu choisis de partir en indépendant ou avec un guide seulement, tu auras plus de flexibilité pour suivre ton propre rythme.

En tout cas, lors de l’organisation de ton trek, si tu veux faire quelque chose de moins physique, tu n’es pas obligé de prévoir de monter jusqu’au sommet. La vue depuis Senaru Rim et le faux replat avant l’ascension finale du sommet offrent déjà des panoramas à couper le souffle. Mais, difficile à ne pas succomber au défi de rejoindre le sommet. Sinon, il y a aussi la randonnée au sommet du Gunung Pergasingan dans le village de Sembalun. Celle-ci est bien moins exigeante physiquement et peut être faite à la journée. Retrouve des infos sur cette randonnée ICI.

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