Après deux journées à parcourir les steppes mongoles depuis le monastère Amarbayasgalant Khiid, nous arrivons enfin au village de Khatgal. Ce village est la porte d’entrée de la région du lac Khövsgöl et constitue le point de départ privilégié des expéditions à cheval. C’est donc d’ici qu’on partira en expédition à cheval au lac Khövsgöl pendant 3 jours.

En attendant, on retrouve un peu de confort dans un camp de yourtes à l’entrée du village aménagé spécialement pour les touristes. Le camp offre douche chaude et connexion WiFi, après 4 jours d’expédition au milieu de nulle part sans possibilité de se laver, c’est le luxe ! Puis, on profite du reste de l’après-midi pour partir à la découverte du coin et notamment admirer la vue sur le début du lac depuis les hauteurs.

Jour 1 : Direction le lac Khövsgöl

Le lendemain matin, deux guides mongols en tenue traditionnelle nous attendent à la sortie du camp avec leurs chevaux. À ce moment-là, on se dit « ça y est, on y est, le moment de vérité ». Il faut dire qu’à part quelques rapides expériences quand on était enfants, on n’est jamais réellement monté à cheval. C’est donc pour nous une grande première ! Il y a donc un mélange d’appréhension et d’excitation au moment de débuter cette expérience au milieu des paysages mongols.

Après avoir écouté attentivement les explications, on nous fait monter un à un sur le cheval qui sera le nôtre pendant les 3 prochains jours. Il faut savoir que les chevaux en Mongolie doivent absolument être montés par la gauche, car ils ont été dressés pour être approchés uniquement de ce côté. Cela prend seulement quelques minutes pour trouver la position idéale sur la selle. Mais, on se dit rapidement que le derrière va souffrir, car la selle est seulement constituée d’une petite planche de bois enrobée dans des morceaux de tapis  .

Au son « chu » dit fermement (« oui » en Mongole), les chevaux démarrent. Enfin presque, car il faut arriver à trouver l’intonation à la mongole ! Voir, parfois accompagner le « chu » de quelques coups de talons ou coups de fouet pour les faire avancer. Nous voilà donc partis pour 6 heures de randonnée à cheval !!

On commence au pas pour nous habituer à notre cheval et sortir du village. Tranquillement, on s’enfonce dans la forêt de pins, on s’initie à monter et à slalomer entre les arbres, puis entre les buissons aux couleurs d’automne, avant de redescendre et de s’approcher d’une rivière asséchée. On fait ici notre première pause au bout de 2 heures de randonnée. En descendant du cheval, nos jambes sont déjà un peu « flagada » du fait de garder la même position (genoux recroquevillés sur le cheval). Cela fait donc le plus grand bien de dégourdir ses gambettes !

On repart ensuite en longeant la rivière où l’on croise des chevaux sauvages. On s’approche de celle-ci, afin que les chevaux puissent se désaltérer. Puis, on profite du plat pour trotter et ainsi accélérer l’allure. Cependant, le cheval de Pierrick semble particulièrement têtu (en faites, il est fatigué, mais ça, on le comprendra que plus tard !). Il faut que Pierrick utilise régulièrement le fouet comme lui montre malicieusement le guide mongol pour que son cheval garde l’allure. Pour ma part, je n’ai pas ce problème, car mon cheval est habitué à suivre le cheval de devant.

Un peu plus tard, on fait une pause déjeuner, ce qui est l’occasion d’avoir quelques échanges avec nos guides (essentiellement en gestes et en sourires bien sûr !). Faire cette expérience en compagnie de Mongols authentiques et rieurs, c’est tout simplement magique ! On repart ensuite au trot, car le chemin à parcourir est encore long. Forcément, à cette allure, nos derrières rebondissent sur la selle de bois, alors au bout de 5 à 6 heures de cheval, cela se fait sentir. Heureusement, on commence à apercevoir le lac Khövsgöl que l’on finit par longer pour atteindre notre camp de yourtes. Sur le chemin, on aperçoit des yaks, des chevaux et quelques yourtes.

On arrive enfin au camp, où Sagui, notre chauffeur, nous accueille. On remet les pieds à terre, et là, il faut presque réapprendre à marcher. Nos genoux et nos jambes ont du mal à reprendre leur automatisme. On s’installe dans notre yourte des 3 prochaines nuits pour se reposer un peu après tant d’émotions. On découvre qu’on a les fesses écorchées par le frottement, alors même s’asseoir demande une attention toute particulière pour ne pas trop faire sortir de « aïe » ou « ouche » à chaque mouvement. À ce moment-là, on s’imagine mal reprendre pour 2 jours complets de cheval !

Pierrick prend son courage à deux mains pour partir découvrir les alentours pendant que j’observe la préparation de notre repas du soir : un barbecue mongol. Le camp et les alentours sont d’un calme et d’une beauté saisissante. Les couleurs sont magnifiques et il n’y a aucun touriste à l’horizon !

Le barbecue mongol est un vrai délice ! À la fin du repas, on s’initie à un jeu traditionnel mongol à base d’os de chèvres. En fonction du sens où l’os se trouve, il représente un mouton, un chameau, un cheval ou une chèvre. L’objectif est de taper dans un des os avec ses doigts, afin de toucher un os avec une forme similaire sans toucher d’autres os n’ayant pas la même forme. Celui qui gagne est celui qui a accumulé le plus d’os. Le plus dur au départ est de reconnaître la forme associée à chaque animal. Mais, on se prend très vite au jeu ! À la fin de la partie, l’ambiance est tellement bon enfant que notre chauffeur se lance dans un concours de bras de fer. Chaque homme y passe à tour de rôle. Puis, après tant d’effort et avant d’aller se coucher, on décide d’aller profiter du ciel étoilé. Voilà à quoi ressemble une belle journée en Mongolie !

Jour 2 : Et si on montait au sommet de la montagne ?

Au lever du soleil, on bénéficie d’une lumière saisissante grâce à laquelle le ciel et la montagne se réverbèrent sur l’eau.

Aujourd’hui, on doit se rendre en cheval au sommet de l’une des montagnes situées à l’ouest du lac. Les courbatures de la veille sont encore un peu présentes, mais elles sont bien plus supportables après une bonne nuit de sommeil. Et puis ce coup-ci, on décide de rembourrer notre derrière avec les moyens du bord : une serviette en microfibre, dans l’espoir que cela amortisse un peu les chocs ! On va également essayer de mettre en pratique les conseils donnés par l’un de nos compagnons de route.

Nous voilà donc fin prêts pour repartir pour un tour sur notre cheval, direction la montagne. On passe à travers la forêt pour grimper sur la montagne. Le dénivelé augmente au fur et à mesure pour devenir assez raide, nous obligeant à faire des virages avec les chevaux, pour économiser leur force. Le lac se dévoile derrière nous, alors que nous dépassons les derniers arbres. Avoir une telle vue, tout en montant la montagne en cheval, au soleil et au milieu de la Mongolie est un moment vraiment jubilatoire !

On est dans la dernière partie la plus raide de la montée, lorsque le cheval de Pierrick s’assoit brusquement. Pierrick a tout juste le temps de sortir ses pieds des étriers avant que son cheval ne se couche. On comprend pourquoi il ne suivait pas l’allure des autres chevaux depuis la veille, il est épuisé ! Les guides décident alors de s’arrêter un peu plus haut pour que les chevaux se reposent. On finira donc de gravir la montagne à pied jusqu’au sommet, accompagnés par le chien du camp qui nous a suivis jusque là. De là-haut, nous avons une vue à 360 degrés sur le lac d’un côté et les sommets enneigés de la chaine de montagnes de l’autre.

On redescend ensuite tranquillement, pour retrouver les guides et les chevaux et nous reposer avec eux. C’est l’occasion de faire quelques photos avec nos guides amusés, avant de reprendre notre monture pour faire le chemin inverse jusqu’au camp.

Expédition à cheval autour du lac khovsgol en Mongolie

Le soleil est encore présent lorsque l’on arrive au camp. On prend donc notre maillot de bain et nos savons naturels, direction le lac ! L’eau ne doit pas dépasser les 10 degrés, mais la tentation est trop grande ! Grrr ! Parfait pour un petit nettoyage rapido presto.

Pour finir cette nouvelle journée de rêve, nous avons même la chance de participer au montage d’une yourte.

En version accélérée cela donne ça :

Jour 3 : On trotte au bord du lac Khövsgöl

Nos guides nous accueillent d’un signe de la main pour cette troisième et dernière journée à cheval. Aujourd’hui, on va longer le lac en direction du Nord. Le ciel est complètement bleu et le soleil chauffe très vite, on enlève donc rapidement les couches de vêtements. Après plusieurs heures de cheval, on s’arrête au bord du lac d’un bleu turquoise surprenant. La plage est faite de galets gris clair, alors on en profite pour se lancer dans une partie de ricochets avec nos guides. On ne parle pas la même langue et pourtant le tout se déroule au milieu des éclats de rire. Puis, on enchaine sur une partie improvisée de Jenga. Au fil des jours, une réelle complicité s’est instaurée avec nos guides et c’est un véritable bonheur de partager ces moments avec eux. Avant de repartir, un des guides veut même jouer au photographe en nous prenant chacun en photo sur notre cheval.

Expédition à cheval autour du lac khovsgol en Mongolie

Comme on commence à être plus à l’aise sur les chevaux, on revient au camp au trot. Les guides commencent même par moment à nous faire galoper. Ni une, ni deux, je sens mes pieds qui décollent, et le corps qui part en avant, je stoppe donc tout de suite cet essai. Quant à Pierrick, il est plus à l’aise. Il arrive à gérer les 3 vitesses du cheval : pas, trot et galop. Il a adoré les sensations de vitesse et de liberté ressenties au galop.

Pour finir cette journée de randonnée à cheval, on s’arrête au niveau d’une presque-île pour partager les derniers moments avec nos guides. On improvise une séance photo des plus mémorables. Le plus âgé des guides est tellement à l’aise qu’il se joint à nous pour des photos en train de sauter en l’air. Il est vraiment drôle et expressif.

De retour au camp, voici le moment de dire au revoir à nos guides. Ils doivent partir pour ramener les chevaux au village à quelques heures d’ici ! Ils les attachent deux par deux et les laissent partir devant. Puis, on les voit grimper sur leur monture et suivre les chevaux au galop. Cela ressemble un peu à la fin d’un Lucky Luke, mais version mongole  ! Pour finir en beauté la journée, nous nous promenons au coucher du soleil au bord du lac. C’est tout simplement magique !

Lac khovsgol en Mongolie

Notre avis

Pour conclure, nous avons été complètement séduits par l’expérience et nous la referions sans hésiter ! Le fait de ne pas savoir monter à cheval ne doit pas vous empêcher de réaliser cette expérience, car cela reste un moyen de transport privilégié pour partir à la découverte de la Mongolie. Pour débuter, 3 à 5 jours suffisent amplement.

On quitte la région de Khövsgöl sur un superbe lever de soleil, direction Kharkhorin. Il nous faut deux jours de route au milieu de nulle part, alors c’est une famille nomade qui va nous accueillir pour la nuit.  

Expérience :   

Conseil

Si comme nous tu n’as jamais fait de cheval, mais que l’expérience mongole te fait envie, voici quelques astuces pour profiter au mieux de ta virée à cheval :

AVANT

  • Mettre une épaisseur (vêtement ou autre) sous son derrière.
  • Bien faire régler la hauteur des étriers en fonction de ta taille.
  • Si possible, régler la longueur des brides en fonction de ta taille.
  • Toujours monter du côté gauche du cheval.
  • Ne jamais marcher derrière un cheval (risque de se prendre des coups de sabots).

PENDANT

  • Au trot, pousser sur ses jambes pour seulement effleurer la selle et moins ressentir les chocs.
  • Si la douleur est trop forte, alors privilégier le pas plutôt que le trot.

APRÈS

  • Faire une petite marche et des étirements pour déverrouiller le tout
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