Statue de Chinggis khaan

Voir la statue de Chinggis Khaan depuis le parc national de Terejl, c’était une idée un peu folle de Pierrick. Mais, le hasard des rencontres va rendre les choses possibles. La veille, on a bivouaqué dans la vallée de “Turtle Rock” après une journée de randonnée interminable (voir notre article Trek dans le parc national de Terelj).

Traversée de la vallée de Turtle Rock

La nuit n’a pas été des plus reposantes, car nous avons atteint les limites de notre équipement contre le froid. La température est descendue sous les – 5 degrés. Au réveil, la toile de tente est recouverte d’une couche de givre. Sandrine a le plus grand mal à se réchauffer, alors pour lui redonner un peu de force on fait chauffer du thé. Heureusement, le soleil ne tarde pas à passer par dessus la montagne pour venir nous réchauffer. Difficile de restituer par écrit la sensation ressentie à ce moment-là, mais sentir la chaleur du soleil sur son visage après une nuit glaciale, c’est un pur moment de bonheur ! Il ne reste plus qu’à attendre que la toile de tente sèche pour la ranger.

Une fois toutes nos affaires pliées, on prend la direction du Turtle Rock. On se rend alors vite compte que la vallée ressemble plus à un lieu de récréation qu’à un parc national. Il y a de nombreux camps avec les yourtes alignées les unes contre les autres, des bâtiments en béton et même des terrains de basket-ball. La vallée est donc moins séduisante pour l’instant que celle du côté du village de Terelj.

Après près d’une heure de marche, on aperçoit enfin le fameux Turtle Rock. Il faut passer de l’autre côté pour que sa forme de tortue soit vraiment reconnaissable. On profite de quelques rochers pour s’abriter du vent et casser la croûte avec comme toile de fond cette tortue de pierre géante.

Turtle rock dans le parc national de Terelj

Après cette courte pause, on se remet en marche pour trouver une yourte pour la nuit, car on ne souhaite pas vraiment revivre l’expérience de la nuit précédente avec le froid qui se fait déjà sentir dans la journée. Notre objectif est donc d’atteindre un camp de yourte plus à l’écart de la zone touristique, c’est à dire vers Buveit. Cela fait quelques minutes que l’on marche lorsque l’on observe derrière nous un rideau de pluie qui vient dans notre direction depuis le fond de la vallée. On a tout juste le temps de nous abriter dans un bâtiment abandonné de l’autre côté de la route avant que le déluge s’abatte sur nous.

Heureusement, la pluie cesse au bout de quelques minutes seulement. Nous revoilà donc déjà sur la route avec nos sacs à dos. Au bout d’un moment, on vire à l’Est pour grimper sur une colline avec pour destination un camp de yourtes que l’on croit être celui de Buveit. Seulement, c’est la fin de saison et le camp est déjà fermé. Le découragement commence alors à pointer le bout de son nez. On envisage même de reprendre le bus du soir pour rentrer sur Oulan-Bator.

Camp Buveit

Sandrine tente un dernier coup de poker dans la yourte d’une famille nomade en contrebas. Avec quelques mots-clefs, la femme comprend vite que l’on cherche un endroit où dormir. Elle propose qu’on partage un lit dans leur yourte pour 20 000 tugriks. Le montant reste élevé pour un confort rudimentaire, car il faudrait partager un lit de 1m sur 1m60 à deux pour ce tarif.

On décide de prendre le temps de réfléchir en montant sur une autre colline voisine pour admirer la vue sur la vallée. Sur le chemin, une voiture s’arrête. Un homme, sa femme et son enfant qui habitent à quelques kilomètres, nous proposent un package nuit dans une de leur yourte (avec chacun son lit !) + repas + trek à cheval. Comme à ce moment-là, on ne recherche que pour dormir, on négocie la yourte à 20 000 tugriks avec le transport jusqu’à la route pour reprendre le bus du matin. Nous voilà donc assis à l’arrière du véhicule pour une direction inconnue ☺. Mais, une fois de l’autre côté de la colline, on découvre que leur yourte se trouve dans la zone de Buveit que l’on cherchait désespérément depuis le début !

L’homme nous accompagne et nous présente la yourte. Il est tout fier de pouvoir échanger avec nous avec les quelques mots d’anglais qu’il connaît ou avec l’aide de dessins. On en profite pour se renseigner sur la distance qui nous sépare de la statue de Chinggis Khaan, car on pense éventuellement y aller à pied le lendemain. Il nous apprend qu’il est nécessaire de traverser une rivière qui à ce moment de l’année nous arriverait jusqu’à la taille. Il nous propose d’y aller avec sa voiture, mais l’idée ne nous emballe pas trop. Je me souviens alors de sa proposition initiale de faire du cheval. Après discussion, on parvient à se mettre d’accord sur un prix (20 000 tugriks par personne) pour nous rendre à la statue à cheval avec son neveu comme guide. C’est beaucoup plus authentique et fun ! Après avoir pris nos aises dans la yourte, on décide de partir admirer le coucher de soleil du haut des collines.

En revenant, le propriétaire nous fait signe d’entrer dans sa yourte où se trouve sa femme et des amis à lui. Il nous offre du lait de cheval fermenté et du beurre, puis il nous montre des photos de sa famille et partage l’une de ses prouesses : il a dirigé 100 chevaux à lui tout seul sur 22 km ! Autant te dire qu’après une telle journée, on ne s’est pas fait prier pour s’endormir dans la chaleur du poêle de la yourte, avec la sensation que la Mongolie a vraiment cette étincelle de magie par l’imprévisibilité des situations qu’elle nous offre depuis le début de notre séjour.

Excursion à cheval à la statue de Chinggis Khaan

Aujourd’hui, l’objectif est de rallier la statue de Chinggis Khaan à cheval. On rejoins donc notre guide du jour : le neveu de notre hôte. Et puis, sans plus d’explications, nous voilà déjà en selle sur notre cheval. C’est là qu’on est content d’avoir déjà eu une expérience avant ! On est également chanceux car le temps est parfait : un grand ciel bleu.

Notre balade commence par grimper les montagnes adjacentes pour passer dans la vallée de l’autre côté. On arpente ensuite cette vallée pendant près de deux heures, avant de nous approcher de la rivière. Finalement, ce n’est pas une rivière que l’on doit traverser, mais plusieurs. En premier, le guide fait une partie de la traversée seul pour s’assurer du niveau d’eau, avant de la faire avec nous. L’eau nous arrive au niveau des étriers par endroit ce qui confirme que la traversée à pied aurait été impossible !

Statue Chinggis Khaan

Après 2 h 30 de cheval, on commence à apercevoir la statue de Chinggis Khaan. On en profite pour faire quelques photos avant de nous approcher de l’entrée principale. La statue est vraiment imposante, on la prend en photo sous tous les angles possibles et inimaginables et on en fait le tour plusieurs fois . Au final, on est bien resté 1h sur place pour l’admirer et profiter des lieux.

Il est donc déjà l’heure de refaire le chemin en sens inverse. Sur le chemin du retour, on s’arrête un moment au bord de la rivière pour partager un repas succinct avec notre guide. Puis, au cours de l’ascension de la montagne, notre guide nous abandonne un moment pour récupérer des chevaux du troupeau de notre hôte qui se sont dispersés. Nous voilà donc seul sur nos chevaux à monter la montagne. C’est encore une fois un moment assez magique!

Finalement, notre excursion aura duré plus de 6 heures alors qu’on avait payé pour 4 heures. C’est vraiment un moyen original de partir découvrir la statue de Chinggis Khaan ! Après un rapide repas pour nous redonner un peu de force, la journée tire déjà à sa fin. Et, comme c’est notre dernier jour dans les steppes en Mongolie, nous partons admirer le coucher de soleil du haut d’une falaise.

Retour sur Oulan-Bator

La veille, le propriétaire insiste pour que sa femme nous amène à Nalaikh le lendemain vers 10 h afin que l’on prenne un bus pour la capitale de là bas plutôt que de prendre le bus direct. On accepte, car cela nous permet de nous préparer plus tranquillement et de profiter plus longtemps des lieux une dernière fois. Le lendemain matin, à 10 h, c’est finalement lui qui vient nous chercher, et non sa femme. On se demande alors ce qu’il va se passer. L’intuition de Pierrick est confirmée, il nous dépose au bord de la route, en nous disant de ne pas marcher, mais de faire signe quand une navette approche. Seulement, il n’y a plus de bus à cette heure-ci, ni de navettes. Il n’y a pas plus de touristes mongols, car on est un lundi en fin de saison. On attend donc 20 minutes sans qu’une seule voiture passe.

Puis, une voiture se gare non loin d’ici pour attendre quelqu’un ou quelque chose. On tente notre chance pour savoir si la personne se rend en ville. En effet, elle compte bien s’y rendre, mais quelque chose semble bloquer. Au bout d’un moment, on comprend qu’elle veut être payée. Bon dans l’absolu pourquoi pas, mais le problème c’est qu’elle exige 10 000 tugriks ! Étant donné la longueur du trajet (15 minutes en voiture) et le coût de la vie, on trouve que c’est vraiment profiter des touristes, on propose alors 5000 tugriks (soit quand même le prix du bus jusqu’à Oulan-Bator), mais elle refuse. On décide alors de ne pas rentrer dans son jeu et de commencer la route à pied. Au pire, on devrait en avoir pour 5 heures.

On ne marche pas plus de 15 minutes lorsqu’un camion-citerne approche. Sandrine fait signe au conducteur, un jeune trentenaire, qui s’arrête un peu plus loin. Son passager, un homme d’une cinquantaine d’années ouvre la porte. Il me suffit de dire “Nalaikh” pour qu’il nous fasse signe de monter instantanément. Le quinquagénaire se décale à l’arrière pour que je m’installe sur le siège du passager et Sandrine sur mes genoux. Le conducteur parle quelques mots d’anglais, ce qui nous permet de comprendre que ce sont un père et son fils, vivant à Nalaikh et qui travaillent dans la construction de bâtiments au village de Terelj. Ils sont très sympathiques et ravis d’avoir des étrangers.

Le père essaye de blaguer en nous montrant un magazine avec une photo de Jackie Chan, le célèbre acteur chinois et nous dit que c’est lui. Avec quelques mots d’anglais, le conducteur nous demande plus précisément nos plans et nous dépose juste au niveau de la place d’où part le bus pour Oulan-Bator. On regrette de ne plus avoir de provisions pour les partager avec eux.

On trouve facilement le bus pour Oulan-Bator. C’est un bus local que les Mongoles utilisent pour se rendre à la capitale. Au départ, le bus est quasiment vide, mais au fur et à mesure du trajet celui-ci se remplit pour être complètement blindé à notre arrivée à la capitale.Comme on n’a pas la moindre idée de l’itinéraire exact du bus dans la ville, on essaie de se repérer tant bien que mal. On finit par comprendre que nous sommes dans l’avenue principale « Peace » au moment où le bus décide de bifurquer à gauche. On décide alors de descendre pour finir la route à pied jusqu’à notre hôtel.

Ainsi se clôture notre voyage en Mongolie. On espère avoir partagé avec toi notre émerveillement et nos émotions au cours de nos nombreux articles sur le pays. Et, que nous t’avons donné envie de venir y faire un tour pour vivre l’aventure mongole ! De notre côté, on va visiter un orphelinat pour notre dernière journée à Oulan-Bator, avant de s’envoler pour Hong-Kong.

Notre yourte dans le parc national de Terelj

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