Monastère Amarbayasgalant Khiid en Mongolie

Et voilà, on a passé notre première nuit dans une yourte. On a dormi comme des bébés ! Si bien qu’au petit jour, on est déjà dehors pour admirer le lever du soleil sur la vallée avant de partir à la découverte du monastère Amarbayasgalant Khiid. Nous voilà donc partis pour gravir les escaliers menant aux stupas.

Au milieu des bouddhas et des écharpes colorées, on est littéralement scotché par la lumière qui inonde la vallée et illumine le monastère. C’est superbe ! On reste figé devant le spectacle que la nature nous offre : le silence, le vent dans les cheveux, les chevaux qui parcourent la plaine, les oiseaux qui volent, les yourtes et les collines verdoyantes. C’est comme un rêve éveillé après avoir vu tant de documentaires sur la Mongolie, nous y sommes en chair et en os !

Le sentiment qui m’envahit (Pierrick) à ce moment-là est si fort que des larmes de joies se mettent à couler sur mon visage. Je perçois enfin la récompense des efforts et des sacrifices de ces dernières années. Le choix de partir n’est jamais facile à faire, mais en ce moment précis, j’ai la certitude d’avoir fait le bon choix. J’essaye de profiter au maximum de ce moment magique devant ce magnifique panorama !

Après notre premier petit-déjeuner mongol, on part à la découverte du monastère Amarbayasgalant Khiid. Mais avant cela, un petit peu d’histoire pour comprendre l’importance de ce temple pour les Mongols.

Quelle est l’histoire du monastère ?

Le monastère Amarbayasgalant Khiid est un des rares monastères à ne pas avoir été totalement détruit lors de la purge russe au début du 20e siècle. Le monastère se trouve dans la vallée d’Iven à plus de 50 km de la ville la plus proche : Erdenet.

La construction du monastère a été entreprise sous l’ordre de l’Empereur Manchu Yongzheng pour servir de dernière demeure à Zanabazar, connu comme étant le cinquième Dalaï-lama du bouddhisme tibétain. Sa construction a duré de 1727 à 1736.

Pourquoi avoir construit un monastère dans ce lieu isolé ?

La légende mongole raconte que le groupe d’explorateurs à la recherche d’un site pour construire le futur monastère est tombé sur deux jeunes garçons, Amur et Bayasqulangtu, en train de jouer dans la steppe. C’est alors que leur est venue l’inspiration de construire le monastère à cet emplacement précis et de le nommer en s’inspirant du prénom des deux enfants : Amur-Bayasqulangtu. D’autres personnes pensent que l’emplacement a été choisi tout simplement parce qu’il se tenait à l’endroit exact du campement de Zanabazar au moment de sa mort.

Monastère Amarbayasgalant Khiid en Mongolie

À la découverte du monastère Amarbayasgalant Khiid

Face à l’entrée du monastère, à environ une centaine de mètres, se trouve un mur qui sépare traditionnellement les moines des « Blacks people » (gens noirs), c’est-à-dire toutes les personnes qui ne sont pas moines. Dans le temps, les gens devaient attendre qu’un moine vienne les chercher avant de pouvoir entrer dans le monastère. La plupart des monastères bouddhistes ont cette caractéristique, c’est par exemple le cas du temple Choijin Lama à Oulan-Bator.

Monastère Amarbayasgalant Khiid en Mongolie

Une fois à l’intérieur de l’enceinte du monastère, on découvre son immensité. Le monastère est l’un des trois plus grands monastères en Mongolie. Il était composé à l’origine de 40 temples. Aujourd’hui, il n’en reste que 28 (rénovés en 1988) en raison de la destruction d’une partie du site par les Russes au début du 20e siècle. Le style chinois est prédominant dans l’architecture des temples, mais les influences mongoles et tibétaines sont aussi présentes dans les couleurs et les sculptures.

Dans la cour du monastère, on fait connaissance avec un jeune moine. Il s’agit d’un enfant qui a été confié aux moines par ses parents depuis un an. Il vit donc dans ce monastère, loin de sa famille, afin d’apprendre à devenir moine. Dans le bouddhisme, l’apprentissage se fait essentiellement en priant plusieurs heures par jour. Une fois adulte, il pourra tout de même choisir s’il veut rester moine ou pas. La rencontre avec ce jeune garçon est magique, car au même moment dans le ciel apparaît au-dessus de lui un arc en ciel.

Le bouddhisme

La visite est également l’occasion de prendre conscience de la complexité de la religion bouddhiste. Par exemple, en fonction de la région du monde (et d’autres facteurs que nous n’avons pas tous compris), les moines se voient attribuer une couleur dominante : bleu, jaune, rouge, etc. Dans ce monastère, le bouddhisme pratiqué est tibétain et les moines sont « Jaune ». Par rapport aux moines « Rouges », ils n’ont par exemple pas le droit de se marier.

La couleur associée aux moines n’a pas de lien avec la couleur des écharpes qu’on retrouve près des stupas ou des lieux de prière. Ces écharpes sont des tissus religieux appelés « khata » (ou khadag en mongol cyrillique). Ce sont des offrandes faites par les croyants pour exaucer leurs souhaits ou prières. L’écharpe bleue est celle que l’on retrouve le plus souvent, car le souhait associé est large : une longue vie en bonne santé et en paix. Les autres couleurs sont plus spécifiques, par exemple l’écharpe blanche concerne seulement la santé.

À l’intérieur des temples, on découvre également plus en détail la religion bouddhiste. Contrairement à ce que l’on pensait, il n’y a pas qu’un seul bouddha, mais des centaines, tous avec une représentation et une histoire différente. Leur représentation est à chaque fois très colorée !

Chaque personne se voit attribuer un bouddha à sa naissance. Elle va donc au cours de sa vie prier pour ce bouddha ou celui de son père (dont on « hérite » systématiquement). Elle pourra toutefois s’adresser à un autre bouddha pour une demande plus spécifique. C’est pourquoi on retrouve souvent des offrandes en dessous de ces représentations.

Autour et à l’intérieur des temples, on peut voir des représentations d’animaux qui correspondent à des divinités bouddhistes:

  • Le tigre ;
  • Le lion des neiges ;
  • Le dragon ;
  • Le garuda (animal mi-homme mi-oiseau).

Les moines qui prient en direct

Dans le temple principal, les moines s’installent pour la prière du matin au milieu des bouddhas, des colonnes en forme de dragon et des tissus multicolores. Puis, ils se mettent à chanter en tibétain. Le tout donne une ambiance très spirituelle qui invite à la méditation.

Voici un extrait des moines priant :

On espère t’avoir transporté pendant le temps de cette lecture dans ce haut lieu spirituel mongol. Pour nous, cette visite restera l’un des moments forts de notre voyage en Mongolie. Là-dessus, on te laisse, on s’en va méditer…

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