Pour partir à la découverte de la région de la baie des îles dans le Northland, on opte pour le trek de Cape Brett. Cette randonnée sur deux jours de 32,6 km aller-retour permet de rallier la pointe de la péninsule du cap Brett. En dehors du bateau, c’est le seul moyen d’accès au phare qui se trouve tout au bout. Le sentier serpente sur la crête au-dessus de baies à l’eau turquoise et des falaises déchiquetées. C’est un bon moyen de sortir des sentiers battus dans la région plutôt touristique de la baie des îles alias Bay of islands en anglais.

Découvre dans cet article, toutes les informations pour organiser ton trek sur la péninsule de Cape Brett ainsi que notre description et avis sur le sentier.

Toutes les informations du trek de Cape Brett

Départ / Arrivée : petit parking sur le bord de la route de Rawhiti entre les baies d’Oke et Hauai. Coordonnées GPS : 35°13’41.0″S 174°15’48.4″E

Durée : 2 jours (environ 7-8 h par jour de marche)

Distance : 32,6 km aller-retour

Difficulté : Intermédiaire – Difficile (plus de détails ci-dessous).

Extension pour Deep Water Cove : 30 min aller-retour (800m aller-retour environ)

Extension avec Whangamumu / Te Toroa Track : 6.8km sur chemin + 5.6 km sur la route pour revenir au parking de départ

Prix : 40 $ par personne pour la randonnée (droit entrée) + 15 $ NZ par personne pour la nuit dans le refuge (en 2020)

Quelle est la difficulté de cette randonnée ?

Le trek du Cape Brett est difficile physiquement par sa longueur et son alternance de montées et de descentes. Le terrain en lui-même n’est pas difficile, c’est un sentier bien formé tout au long de la randonnée.

Profil d'élévation de la randonnée du Cape Brett

Profil d’élévation de la randonnée du Cape Brett

Refuge du cap Brett (Serviced Hut)

Le refuge se trouve dans l’ancienne maison du gardien du phare.

15 $ NZ par personne par nuit – à réserver et payer par internet (+40$ par personne de frais d’accès)

Commodités : eau (non potable) – toilettes – 23 matelas – lumière solaire – réchaud

À savoir : Au lieu de faire l’aller-retour, tu peux aussi réserver un bateau-taxi pour arriver ou partir du refuge (cela a bien sûr un certain coût).

RANDONNÉE DU CAPE BRETT

Après une bonne nuit de sommeil et un gros petit déjeuner, on est sur le départ. Bien qu’on n’ait pas de tente ni de réchaud, notre sac à dos fait son poids avec la réserve en eau et la nourriture. L’eau n’étant pas toujours potable au refuge, on préfère ne pas tenter la chance et partir avec les réserves nécessaires pour 2 jours de marche.

Les 2.5 premiers kilomètres montent rapidement dans la forêt jusqu’au sommet de Pukehuia à 345m d’altitude. Au point culminant, la densité de la forêt empêche d’avoir la moindre vue des alentours. Le sentier descend ensuite progressivement sur 2km (-210m de dénivelé) jusqu’au croisement du sentier de Whangamumu / Te Toroa. Juste avant le croisement, on traverse une zone à la végétation moins dense et plus basse qui nous offre nos premiers panoramas sur la péninsule du Cape Brett et la baie des îles.

Le sentier fait ensuite le yoyo sur la crête dans la forêt : montée, descente, montée, descente, etc. On profite de quelques éclaircies dans la végétation pour admirer les points de vue comme celui-ci sur la magnifique baie d’Outu. On devine un sentier sur l’avancée rocheuse, mais celui-ci est seulement accessible en bateau depuis la petite plage.

En milieu de journée, on arrive à une petite cabane pour les chasseurs. On profite de la table installée à l’extérieur pour pique-niquer et prendre un premier repos bien mérité ! On est quasiment à mi-parcours de la pointe de la péninsule.

DEEP WATER COVE

Après ce premier refuge, le sentier descend la majeure partie du temps jusqu’au croisement pour Deep Water Cove. Il faut faire une extension de 400m pour atteindre cette petite baie où l’on espère pouvoir se baigner. Après 11 km de marche, ce serait bien apprécié. Malgré le charme fou de la baie, on doit vite oublier l’idée. L’eau est infestée de méduses et les cadavres se comptent par dizaines sur la plage. On doit donc se contenter d’admirer les lieux et prendre un repos bien mérité avant de repartir pour les 5 derniers kilomètres de marche.

Trente minutes plus tard, nous voilà prêts à refaire les 400 mètres pour rejoindre le sentier principal. La descente de l’aller se transforme en montée éreintante avec le poids du sac à dos. À défaut de se plonger dans l’eau, il faut se replonger dans la forêt. Heureusement, un kilomètre plus loin, un panorama sur la pointe de la péninsule se dévoile à nous. On a vraiment le sentiment d’être au milieu de nulle part en plein coeur de la nature.

On marche ainsi de sommet en sommet en enchaînant les montées et les descentes. Chaque montée se fait de plus en plus dure. Les falaises deviennent de plus en abruptes et plongent dans l’océan. En fin d’après-midi, on arrive au pied de la dernière côte et non des moindres. Celle-ci trône fièrement sous nos yeux comme pour nous dire que ce n’est pas fini les amis ! Juste de quoi nous achever.

On finit cette dernière montée sur les genoux. Seul le fait de se retrouver sur la crête de la montagne totalement à découvert et plongeant très abruptement dans l’océan nous fournit l’énergie nécessaire pour continuer. En chemin, on trouve de malheureux oisillons sans doute tombés du nid. On les décale un peu du sentier à l’aide d’une branche pour ne pas leur donner notre odeur et pour s’assurer qu’ils ne se fassent pas écraser. On espère que leur mère viendra les secourir.

PHARE DU CAPE BRETT

Après 16 km de marche en yoyo épuisante on aperçoit enfin le phare du Cape Brett. Depuis le haut du dernier dénivelé, la vue est splendide. On aperçoit le toit rouge du refuge tout au bout de la péninsule verdoyante. C’est l’ancienne maison des gardiens de phare. Tout autour, il y a seulement l’océan et une île en forme de pyramide : l‘île de Otuwhanga. Face à nous, il y a également l’île de Percy, une petit îlot populaire pour son arche creusée dans la roche. Lorsque la météo le permet, les bateaux passent à travers. Malheureusement, depuis le bout de la péninsule, l’arche n’est pas visible.

Il ne nous reste plus qu’à descendre pour atteindre notre chaumière pour la nuit. On n’est pas les premiers arrivés en cette fin d’après-midi. Certaines des personnes sont arrivées par bateau (bouh, les tricheurs ). Le confort est sommaire, mais pour nos esprits de globetrotteurs, cela nous apparaît comme le grand luxe de retrouver un toit. De grandes tables et bancs en bois, des réchauds et même des ustensiles sont disponibles. Avec son style d’origine et ses grandes fenêtres, ce refuge à un charme authentique certain. En cette journée de Noël, il n’y a pas foule alors on aura même le droit d’avoir notre chambre rien que pour nous.

Dans ce contexte, il n’est pas difficile de se mettre dans la peau d’un gardien de phare quasiment seul au bout de cette péninsule de la baie des îles. Un magnifique coucher de soleil vient clôturer cette journée inoubliable mais éreintante.

WHANGAMUMU / TE TOROA TRACK

Dès 6h, on est réveillé par la lumière qui traverse les grandes vitres du refuge. D’autres marcheurs sont déjà debout et en train de se préparer. Même en prenant le temps d’échanger avec eux, on est sur le départ dès 8h. Pas de courbatures en vue, mais les jambes sont fatiguées.

Nos colocataires d’un soir nous ont conseillé un chemin différent pour le retour. Une extension par le sentier de Whangamumu / Te Toroa permet selon leur dire de découvrir de magnifiques baies. Cette alternative rajoute quand même 12.5 kilomètres au chemin initial ! Mais, alléchés par leur description, l’envie de découvrir cette partie de la péninsule l’emporte. On décide donc d’avaler un maximum de kilomètres dans la matinée pour faire une première pause à la baie de Te Toroa (12km).

Très vite après la bifurcation sur ce sentier alternatif, on n’est pas déçu de notre choix. La baie de Te Toroa est paradisiaque : eau turquoise, sable clair et personne dans les parages. Cette fois, il n’y a pas de méduses aux alentours alors on ne se fait pas prier pour une pause baignade et casser la croûte à l’ombre des palmiers !

Après, ça, la reprise est difficile. Il faut de nouveau monter en longeant la côte. Heureusement, le paysage paradisiaque nous fait oublier notre fatigue. La couleur de l’eau ressort d’autant plus depuis les hauteurs avec la végétation qui nous entoure. Notamment, ces fougères typiques de la Nouvelle-Zélande qui semblent tout droit sortie de l’époque des dinosaures.

Depuis le point culminant de cette section du sentier, on peut profiter d’un magnifique panorama sur la péninsule de Whangamumu avant de redescendre dans la baie de Whamgamumu Harbour.

WHANGAMUMU HARBOUR

Lorsqu’on atteint la rive de la baie, on passe devant les vestiges d’une ancienne station de chasse à la baleine. Concrètement, il ne reste plus que quelques rails à moitié dans l’eau et des ruines agrémentées de panneaux explicatifs. On décide de faire une dernière pose pour prendre le temps d’admirer la baie qui nous dévoile son charme au milieu des fleurs et des voiliers amarrés (les petits veinards).

On laisse cette baie derrière nous pour parcourir les 3.5km qui nous séparent de la route. Le sentier monte légèrement avant de redescendre en direction de la route. Une fois à la route, il nous reste encore 5.6km à faire. Tout de suite, on aimerait bien savoir se téléporter jusqu’au van. On tente donc de faire de l’auto-stop, mais la route reste malheureusement déserte. On n’a donc pas d’autre choix que de se remettre en marche. Le premier kilomètre nous semble interminable avec la fatigue et le poids du sac sur le dos. Alors on change de stratégie. Sandrine reste sur le bas-côté avec les sacs à dos, tandis que je continue de marcher jusqu’au van. Sans le poids du sac, j’ai l’impression de voler au point que je pars en footing (oui oui après plus de 17 km de marche dans les jambes, moi aussi j’ai du mal à le croire).

Et puis, c’est dans ce genre de moment où la magie du voyage opère. Moins d’un kilomètre après mon départ, j’entends le bruit d’une voiture qui arrive dans mon dos. Ni une ni deux, je me mets direct en position du pauvre auto-stoppeur qui a besoin d’aide. Une dame accompagnée de ses enfants qui rend visite à de la famille pour Noël se propose gentiment de me déposer à mon véhicule. Tu penses bien que je n’ai pas pu refuser la proposition ! Quinze minutes plus tard me revoilà donc de retour vers Sandrine au volant de notre cher van : Gollum. Ainsi prend fin notre aventure sur le trek du Cape Brett.

NOTRE AVIS SUR LE TREK DU CAPE BRETT

La randonnée du Cape Brett était notre premier trek en Nouvelle-Zélande. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas commencé par le plus facile pour se mettre en jambe avec 36 km de marche en 2 jours et un dénivelé en yoyo ! Malgré un sentier éreintant et des sections parfois un peu longues dans la forêt, on est tombé sous le charme de la péninsule. La pointe de la péninsule avec le phare est grandiose et donne le sentiment d’être arrivé au bout du monde. Cette impression est d’autant plus renforcée par le fait de dormir dans l’ancienne maison du gardien du phare et qu’en ce jour de noël il y avait seulement 3-4 personnes avec nous.

En ce qui concerne les paysages, les plus intéressants sont clairement ceux des falaises à la fin de la péninsule du Cape Brett après Deep water cove. L’extension du trek par le sentier de Whangamumu / Te Toroa est pour nous une obligation tant le paysage le long de ce sentier est paradisiaque. Il est d’ailleurs toujours possible de faire cette section à la journée.

Le seul bémol du trek est peut-être le prix non négligeable qu’il faut payer pour avoir le droit de traverser des terres privées maories (80$NZ pour deux personnes). Mais, ce trek reste de loin ce qu’on a préféré explorer dans la région très populaire de Bay of Islands.

Si tu veux découvrir d’autres lieux à explorer dans les environs, consulte notre article sur Bay of islands : Guide pour explorer la baie des îles.

Expérience :   

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