Lorsqu’on a découvert la randonnée de Ball hut dans le parc national du mont Cook, on s’est tout de suite dit que cela pouvait être une belle expérience de dormir une nuit dans ce refuge perdu au fond de la vallée à quelques mètres du glacier Tasman. D’autant que c’est un sentier qui semble échapper à l’affluence du reste de la vallée. La randonnée n’est pas très longue (seulement 3h marche) avec un dénivelé assez faible (300 m).
Le refuge fonctionne selon le mode du premier arrivé premier servi et il n’y a que 3 couchages. Alors, dans ces cas là, on se demande toujours si on prend la tente au cas où. Mais, cela signifierait également emporter avec nous les matelas soit 4 kg supplémentaires à se répartir. Du coup, on fait le pari qu’on aura un couchage et à la place on se permet une petite folie. On emporte tout le nécessaire pour se faire un apéro (chips, bière, etc.) pour fêter notre dernier trek en Nouvelle-Zélande. On se dit que cela pourrait aussi servir à amadouer nos colocataires s’il n’y a pas assez de couchages. C’est parti, on t’emmène à la découverte de la randonnée de Ball hut ! Retrouve notre expérience et des informations pour toi aussi profiter de cette belle expérience !
Informations sur la randonnée du refuge de Ball (Ball hut)
Durée : 6h aller-retour
Distance : 18 km aller-retour
Difficulté : Intermédiaire – Difficile (surtout en raison du terrain du dernier tiers)
Départ : parking du glacier Tasman dans la vallée de droite du parc national du mont Cook. Coordonnées GPS : 43°41’52.6″S 170°09’47.0″E
À savoir : Il est possible de faire cette randonnée à la journée, mais ce serait dommage, car la plus belle expérience est de dormir dans ce petit refuge. À la journée, tu peux également simplement grimper sur la moraine à mi-chemin pour avoir un joli panorama. Un petit sentier est visible. De là-haut, tu as une vue sur le lac, tout en étant plus proche de la zone où le glacier se finit.
En quoi cette randonnée est-elle difficile ?
Elle est difficile non pas par son dénivelé, mais par le terrain instable qu’il faut traverser.
Tout savoir sur le refuge de Ball (Ball Hut)
- Refuge rustique.
- 5 $ NZ par personne par nuit — paiement par ticket avant au visitor centre.
- Commodités : eau – toilettes – 3 lits (4 matelas) — pas de lampe.
Il n’est pas nécessaire de réserver, mais tu dois passer avant au centre d’accueil des visiteurs pour payer. C’est donc premier arrivé premier servi.
SUIVRE LA PISTE DE 4×4
Au début, le sentier est facile. Il n’est pas marqué, mais c’est difficile de se perdre ! En effet, il suffit de suivre l’ancienne piste 4×4 qui mène au refuge. La vue sur cette portion n’est pas très intéressante, car on se trouve de l’autre côté du mur de la moraine. On ne voit donc pas le lac et le glacier, mais simplement la chaîne de montagnes qui borde la vallée.
La route n’est désormais plus praticable en véhicule jusqu’à la hut en raison d’un effondrement. Pourtant, on se fait quand même doubler par un 4×4 transportant des touristes. Mais où va-t-il ? Le chauffeur s’arrête un peu plus loin et accompagne des touristes en haut de la moraine. Et hop quelques minutes plus tard les voilà de retour dans la voiture. C’est donc cela le tourisme moderne… Faire une photo et repartir sans même prendre le temps d’observer l’environnement qui t’entoure ?
Le chauffeur nous explique que la vue est sympa à cet endroit et il nous conseille de monter en laissant nos sacs en bas. Une fois le groupe parti, on grimpe donc à notre tour sur la moraine. Force est de reconnaître que le panorama a quand même de la gueule. On est au niveau de la fin du glacier avec les falaises de glace qui plongent dans le lac. De ce côté, le terrain est beaucoup plus abrupt. Le remblai de la moraine plonge à pic dans le lac.
TRAVERSÉE DE LA ZONE D’ÉBOULIS
Quelques temps après, la piste s’arrête brutalement. On aperçoit le reste de la route en contrebas, entraîné par un gigantesque glissement de terrain. C’est impressionnant de voir qu’elle est quasiment restée intacte, mais à quelques dizaines de mètres en dessous.
Du coup, le sentier ne suit plus la piste, mais traverse plusieurs zones d’éboulis. Ce n’est pas très rassurant de marcher au milieu de ce type de terrain instable, car tu te dis que rien ne garantit que le reste ne s’effondre pas sans prévenir. On se contente donc à crapahuter au milieu des rochers sans trop réfléchir avant de revenir sur l’ancienne piste au bord de la falaise. À ce moment-là, on se demande bien sur quoi la hut peut être construite !
ARRIVÉE AU REFUGE DE BALL
On finit par apercevoir au loin une petite cabane rouge perdue au milieu d’une étendue étonnamment large par rapport au reste du parcours. C’est la Ball Hut avec en toile de fond les sommets enneigés ! Personne n’est visible dans les parages. Serions-nous seuls au monde ? Youpi ! La hut est vide et vu l’heure on est quasiment sûre de l’avoir rien que pour nous ! Le refuge est petit, mais tout confort avec matelas et couverture ! Il y a un point d’eau à l’extérieur et des toilettes dans la petite maison dans la prairie . Bref, c’est le luxe !
On pose nos affaires et on part explorer sans plus attendre les environs avant que la nuit tombe. On se rapproche du bord de la falaise de laquelle on perçoit un chemin en contrebas. Tiens, étrange, il n’y a pourtant pas d’accès en amont… On comprend qu’en faites ici aussi c’est tout un pan de la falaise qui s’est effondré simultanément sur plusieurs centaines de mètres. Et que l’on voit le chemin qui aurait été sous nos pieds quelques années auparavant. On comprend définitivement pourquoi le terrain de cette randonnée est qualifié d’instable !
La vallée qui se dessine sous nos yeux à quelque chose de lunaire. Le glacier Tasman et le glacier Ball recouvrent pourtant la vallée, mais ceux-ci sont recouverts d’une couche de roche grise qui masque presque entièrement la glace. Cela contraste avec les sommets enneigés en toile de fond.
Notre solitude permet de percevoir le moindre son de la nature. Le craquement de la glace résonne dans la vallée. À nos oreilles, cela sonne comme une lamentation de la glace qui se meurt. Nous sommes comme figés devant ce panorama vivant. Même ici, il est facile de se rendre compte à quel point le glacier a fondu. Sur la montagne en face une zone vierge de végétation et grise matérialise l’emplacement occupé il y a quelques années par le glacier. Voici une photo aérienne pour mieux se rendre compte de la fonte du glacier qui s’accélère depuis quelques années.
Une fois le soleil couché, on s’abrite dans la hut. À 19h, le matériel pour les échanges radio se met en route. Un échange a lieu entre les rangers des différentes hut, afin d’informer les alpinistes de la météo des jours à venir. L’espace d’un instant, on a l’impression de faire partie d’une expédition ! Pas étonnant, nous sommes sur le chemin du Ball Pass ou de l’ascension du mont Cook (une toute autre affaire que la randonnée que nous avons faite).
C’est notre dernier trek en Nouvelle-Zélande, alors pour l’occasion on organise un petit apéro sous un ciel étoilé toujours aussi magnifique. Une certaine nostalgie nous envahit en repensant à tout ce que nous avons vécu en Nouvelle-Zélande. On est à des milliers de kilomètres de la France et pourtant on se sent comme chez nous…
LE CHEMIN DU RETOUR
Au petit matin, on profite de la lumière douce sur le mont Cook et le glacier pour faire quelques photos. Lorsqu’on aperçoit en contrebas un animal. Incroyable, comment a-t-il pu se retrouver ici ? Il ressemble un peu à un chamois, mais avec une fourrure bien plus volumineuse. En faites, on apprendra plus tard que c’est un « bull tahr », un animal s’apparentant à une grande chèvre, originaire de l’Himalaya. Cette espèce avait été importée pour la chasse il y a plusieurs siècles, et son expansion est désormais contrôlée pour qu’elle ne mette pas en danger la flore alpine fragile. En cette heure matinale, la vallée a quelque chose de mystique.
On essaie d’inspecter la suite de la randonnée qui conduit au Ball Pass pour voir si on pourrait pousser un peu plus haut. Mais, le terrain est particulièrement mauvais. Il y a des éboulis et des glissements de terrain partout. Du coup, on décide de revenir à la hut pour déjeuner tranquillement.
Sur le chemin du retour, on en profite pour faire de nombreux arrêts photo. Notamment à la limite entre le glacier et le lac, car ce matin, la lumière est belle. On se pose même un moment pour se donner l’opportunité de voir un morceau de glace qui se détacherait du glacier et tomberait dans le lac, mais sans succès.
DÉTOUR PAR LES LACS BLEUS (Blue lakes)
On termine par un petit détour par les Blue lakes qui sont en fait vert pour l’un et sans couleur particulière pour l’autre. C’est sympa, mais pas non plus extraordinaire.
Par contre, la vue sur le lac Tasman vaut le détour. La météo nous gratifie d’un ciel parfaitement bleu, c’est pas l’idéal pour les photos mais cela ne fait que mieux ressortir les montagnes, le lac et les icebergs qui dérivent sur le lac dans cette immense vallée.
Notre avis sur la randonnée du refuge de Ball
La randonnée de Ball hut est incontestablement notre coup de cœur du parc national du mont Cook. Cette randonnée hors des sentiers touristiques permet de retrouver un peu de solitude dans le parc. Dormir seul dans cette petite cabane rouge isolée au bout de la vallée à quelques mètres du glacier est une expérience en soi. Mais, l’environnement qui t’entoure n’est pas en reste. On se souviendra encore longtemps de cette vallée glaciaire à l’allure de paysage lunaire en perpétuel mouvement au son des craquements de la glace.
Cherches-tu ce qu’il y a à faire dans le parc national du mont cook et les environs ? Consulte notre guide : Les meilleures randonnées du parc national mont Cook – Aoraki.
N’hésite pas à nous laisser ton avis sur la randonnée du refuge de Ball dans les commentaires ci-dessous.
Bonjour. Qu’elle guide randonné le conseillez vous pour la nouvelle Zélande ?
Bonjour. Quel guide randonné le conseillez vous pour la nouvelle Zélande ?
Bonjour Mélanie,
Justement il n’existe pas vraiment de guide pour la randonnée en Nouvelle-Zélande à notre connaissance. On t’invite à regarder nos articles pour t’inspirer et sinon n’hésite pas à nous poser des questions.
Au plaisir,
Pierrick et Sandrine
Merveilleuse expérience qui est bien tentante. Quel matériel faut il pour dormir dans la hut ? (sac de couchage, réchaud ?)
Bonjour Ophélie,
Pour dormir dans la hut il faut effectivement prévoir son sac de couchage, son matériel pour cuisiner, sa nourriture et son eau.
Je vous souhaite de vivre une belle expérience !
Pierrick
Hey !
Nous avons fait Ball Hut il y a 2 jours, après avoir découvert votre article à son propos sur votre super blog. MAIS… votre article n’est plus du tout à jour ! Suite à un récent énorme effondrement, il faut désormais escalader une crête et la redescendre pour récupérer la route juste après, car il n’est plus possible de longer la montagne par le bas au niveau de cet effondrement. La randonnée est donc un niveau expert (ce que je n’avais pas..) et nous avons mis 7h dans chaque sens (le passage de la crête mettant à lui tout seul 2-3h…). Nous nous sommes donc fait avoir par la nuit sur l’aller… Puis perdu car nous ne voyons plus les cairn sur la partie rocheuse que vous décriviez…
Cette randonnée à donc failli mal finir pour nous, parce que nul part sur internet les informations ne sont à jour concernant cette randonnée très peu fréquentée. Le DOC nous avait pourtant brieffé MAIS nous disait quelle était faisable en 5h (franchement on voit pas comment…) et nous avait minimisé l’ascension de la crête (qui relève vraiment de l’escalade), en ne nous donnant pas les denivelés etc. Le lendemain la pluie (pas prévue, mais la météo change tellement vite…) a rendu la descente de la crête encore plus dangereuse.
Bref un gros WARNING pour cette randonnée !
Mais oui la vue est belle 😉
Bonjour !
Tout d’abord merci pour votre blog qui m’est souvent utile ☺️
Je réagis au commentaire précédent de Mathilde. J’ai dormi à la Ball Hut la nuit dernière avec mon copain. Effectivement, il y a eu un énorme glissement de terrain en décembre 2019, qui fait que toute une section du chemin de rando d’origine ne peut plus être empruntée. Par contre, il y a un passage en “forêt”, déjà tracé qui permet de contourner l’effondrement (les buissons sont coupés pour permettre le passage, il y a des cordes pour aider etc..). Je pense que malheureusement Mathilde n’a pas vu ce chemin (les cairns n’étaient pas vraiment visibles), car ça nous a pris 20min de monter et redescendre cette section. Il faut simplement s’attendre à un peu d’escalade.
Pour le reste, la randonnée est un peu dangereuse quand on marche sur les éboulis mais elle est faisable (pour randonneurs aguerris), la hut et la vue au bout valent vraiment le coup ! Sachant que l’aller nous a pris 3h30. Par contre, faites un tour au DOC avant pour avoir quelques conseils sur le chemin à emprunter car il ne faut pas toujours suivre les flèches oranges !
Bonjour Marianne,
Merci pour cette précision, je n’avais pas trouvé le temps de répondre à Mathilde mais pour avoir consulté le site du DOC au moment de son message il était très clairement indiqué que la difficulté de la randonnée s’adressait à des personnes expérimentées. Comme tu le dis très bien à la fin de ton commentaire, il est important de s’informer au DOC pour s’assurer de l’état d’un sentier. C’est la base même de tout randonneur.
Je trouve que le site Internet du DOC est même déjà très réactif. Sur mon blog il m’est impossible, et surtout je n’en ai aucune envie, de maintenir l’état d’accès de chacun des sentiers.
J’espère que mon blog vous aura fait découvrir de beau endroit.
Encore merci pour les précisions de ton commentaire.
Au plaisir.
Hello Sandrine et Pierrick,
Nous sommes Joran et Pauline, notre voyage en NZ touche bientôt à sa fin et nous tenons à vous remercier pour votre super blog qui nous a énormément aidé pendant notre voyage de deux mois en van (de mi janvier à mi mars 2023).
Nous avons commencé par le Sud pour finir dans le Nord avec un peu plus de temps passé dans le sud et on n’est pas déçus de ce choix.
Très vite on s’est rendus compte que l’on aime les mêmes choses en voyage, à savoir les randos dans des paysages magnifiques donc votre blog a un peu été notre livre de chevet ahah et on se marrait à se dire qu’on marchait sur les traces de Sandrine et Pierrick en rando 😅
Nous avons aimé vos articles qui vont droit au but et les informations pratiques attenantes : coordonnées GPS, temps, dénivelé et difficulté de rando, bons plans pas chers pour éviter les attractions trop touristiques et hors de prix.
Dans le parc national Mont Cook- Aoraki nous avons fait la rando de Mueller Hut et une partie de la Ball Hut le long du glacier Tasman.
Elles sont parmi nos randos coups de cœur. On entend le rugissement des avalanches et les glaciers bouger, c’est impressionnant !!
Pour la rando de Mueller Hut, nous sommes partis très tôt dans le froid et la brume pour l’ascension et arrivée en haut, les nuages se sont levés. C’était parfait pour avoir le panorama, on a même eu la chance de voir le Mont Cook. Nous avons poussé et sommes allés au sommet du Mont Ollivier avec un peu de grimpette.
Puis nous sommes redescendus avec le beau temps et la superbe vue sur les montagnes alentours, les lacs et les plaines.
Pour l’ascension nous étions presque seuls et le monde est arrivé avec le beau temps, mais ce n’était pas si dérangeant.
Pour la rando de la Ball Hut, nous avons dû faire demi-tour car nous n’avions pas assez d’eau malheureusement et qu il faisait très très chaud, et en plus de la zone d’éboulis dont vous parlez dans votre article, il y a eu depuis un autre glissement de terrain qui rallonge de manière conséquente la randonnée. Mais celle-ci nous a quand même énormément plu. Pour celle-ci nous étions complètement seuls!!
A très vite pour d’autres commentaires sur les randos que nous avons faites 😉