L’ascension du mont Taranaki n’est pas une randonnée à prendre à la légère. Pour atteindre le sommet de ce volcan avec une forme conique presque parfaite de l’île du Nord de Nouvelle-Zélande, il faut affronter un dénivelé positif de 1600 m et une distance de 12,6 km. Les conditions climatiques peuvent rendre la randonnée plus ou moins difficile voir impossible. Dans cet article, on te partage donc notre expérience et nos conseils pour te permettre de te lancer sur la randonnée du mont Taranaki dans les meilleures conditions.
Informations de la randonnée du mont Taranaki
Durée : 8-11h
Distance : 12,6 km aller-retour
Difficulté : Très difficile (1600m+)
Départ : parking du centre d’accueil des visiteurs de North Egmont. Coordonnées GPS : 39°16’12.1″S 174°05’46.7″E
Pourquoi la randonnée du mont Taranaki est-elle très difficile ?
Le dénivelé est important rendant l’ascension très physique. De plus, dans la deuxième section de la randonnée (après le refuge), le terrain est mauvais avec un très fort dénivelé, des graviers glissants, des rochers à escalader et de la neige au sommet.
Dans quelles conditions vaut-il mieux éviter de faire cette randonnée ?
Si la météo est mauvaise (pluie, vent fort, brouillard, etc.) ou si le sommet est encore enneigé. Par ailleurs, ce n’est sans doute pas la meilleure randonnée à faire si tu souffres de problèmes aux genoux ou de vertige / peur des hauteurs.
La période pendant laquelle le sommet est habituellement accessible à pied est de janvier à avril. Le reste du temps, il est sous la neige.
Quelques conseils
- Vérifier la météo auprès du centre d’information avant de partir et s’enregistrer au départ et à l’arrivée. En profiter également pour vérifier l’état du sentier pour savoir s’il est possible de monter jusqu’au sommet en raison de la présence potentiel de neige.
- Emporter de l’eau et de la nourriture.
- Avoir de bonnes chaussures.
- Emporter un imperméable et des vêtements chauds même en plein été si le ciel est bleu car la météo change très vite !
- Prévoir également un chapeau, des lunettes de soleil et de la crème solaire, car malgré les apparences il est facile de prendre un coup de soleil !
Que est le prix d’entrée du parc national Egmont ?
L’entrée du parc national Egmont est gratuite.
DÉPART AU LEVER DU SOLEIL
Aujourd’hui, le réveil sonne à 5h30 pour un départ prévu à 6 h du matin à la lampe frontale. Les nuages ont tendance à recouvrir le sommet en début d’après-midi. Il vaut donc mieux prévoir d’atteindre le sommet avant midi. Pour l’heure, on ne sent pas encore de courbatures de nos deux précédents jours de trek sur le Pouakai Circuit. Sur le parking, on fait la rencontre de Tobias, un jeune Allemand en road-trip sur l’île du Nord. Il nous aborde, car lui aussi souhaite tenter le défi aujourd’hui et il cherche des voyageurs pour l’accompagner. On lui propose donc de se joindre à nous.
TAHURANGI LODGE
Au départ, le sentier est large et monte progressivement mais sérieusement pendant 1h30 jusqu’au chalet de Tahurangi lodge. Sur cette portion, le sentier ressemble plus à une route non goudronnée qu’à un chemin. Ce n’est clairement pas la portion la plus intéressante de la randonnée.
Une fois arrivée au chalet, la vue sur la plaine des alentours est déjà plus sympa. En plus, tu peux même l’observer assis sur les toilettes installées dans une petite cabane . À cet hauteur, on peut aussi mieux se rendre compte de la difficulté du terrain qui nous attend pour la suite. On se demande même par endroit où passe le sentier !
UN FINAL VERTIGINEUX
À partir de là, la pente devient encore plus raide et le sentier se transforme rapidement en escaliers abrupts. Le sentier est à peine perceptible au milieu des rochers. Seul des piquets oranges nous oriente dans la bonne direction. Il n’y a toutefois pas trop de risque de se perdre par beau temps.
Une fois cette première difficulté passée, les rochers laissent place à des éboulis de sable et de pierre. C’est le type de terrain fatiguant où tu danses : deux pas en avant, un en arrière, deux pas en avant, un en arrière, etc. On s’enfonce et les chaussures se remplissent petit à petit de sable et de cailloux. Il faut redoubler d’efforts. L’ascension devient de plus en plus vertigineuse.
Mais le meilleur reste à venir… Le sable laisse place à la dernière ligne droite avant le cratère. Cette portion est uniquement constituée de rocher. Non pas un sentier rocailleux, mais des rochers à la verticale à escalader. La marche laisse donc place à de l’escalade. Finalement, c’est un peu un triathlon : marche, danse et escalade… Il faut suivre des poteaux en bois plus ou moins visibles. Bref, tu sais une chose, il faut grimper.
Sandrine est frileuse par rapport aux hauteurs, alors elle escalade doucement. D’autant qu’avec sa taille, elle doit prendre un peu plus de temps à réfléchir pour grimper. Au final, elle finit quand même par nous rejoindre alors qu’on profite du pause pour admirer tranquillement le panorama !
Quelque soit ton expérience, il faut être vigilant au cours de cette montée pour ne pas chuter. Un autre danger est les autres randonneurs. En effet, certaines personnes montent sans considération pour les autres marcheurs et détachent des blocs de pierre qui dégringolent la montagne sans prévenir. Dès lors, il est primordial de rester aux aguets pour éviter de se prendre un bloc sur la tête. Tu me diras que cela peut arriver à tout le monde de détacher un morceau de rocher, mais le minimum est de prévenir les gens en dessous pour éviter un accident !
CRATÈRE ENNEIGÉ
Pour finir cette ascension épique, il y a un dernier rocher à contourner au bord de la falaise au-dessus du vide, avant de redescendre dans le cratère rempli de neige. Au centre d’information pour visiteurs, il était recommandé de ne pas marcher sur le cratère sans équipement. Cependant, maintenant que nous sommes face au cratère, cela ne nous semble pas des plus dangereux. La neige est compacte et la pente douce. Puis, tout un tas de marcheurs l’ont déjà traversé. Alors, on décide de faire de même pour voir le panorama de l’autre côté. On se retrouve à marcher sur la neige la tête dans les nuages, la sensation est juste incroyable !
SOMMET DU MONT TARANAKI
Le cratère n’est pas encore le sommet officiel du mont Taranaki. Il faut encore gravir un petit monticule sur la droite. Pour cela, pas de sentier mais de la neige qu’il faut tasser pas à pas. Comme il n’est encore que 11h, on décide de faire l’ascension des derniers mètres. Ce n’est pas très long, en 15 minutes environ, on se retrouve au sommet. En effet, une fois la partie enneigée passée, on retrouve un terrain caillouteux classique. Malgré la fatigue, ce dernier coup de reins vaut vraiment le coup. Tout en haut, la vue est à 360 degrés. On voit loin, très loin. La sensation est tout aussi magique : l’euphorie d’avoir réussi ce défi est partagée par tous les marcheurs. Émotion garantie !
On se prend à rêver de voler au-dessus des nuages ! Nous pouvons admirer la vue sur la plaine sans aucun nuage. On constate une démarcation nette entre la forêt en cercle autour du mont Taranaki du parc national et les prairies de pâturages tout autour. On aperçoit même au loin les sommets du mont Ruapehu, Ngauruhoe et Tongariro qui émergent au-dessus des nuages qui recouvrent la plaine en quelques minutes portés par le vent.
Après toutes ces émotions, ce n’est pas fini. Le sommet étant très venteux, on décide de redescendre dans le cratère pour manger. Pour descendre du sommet, après l’escalade, voici la luge sur fesse ! On a beau essayer de faire des pas dans la neige, on finit toujours par glisser, alors on prend la décision de finir en glissade sur les fesses. C’est beaucoup plus marrant et rapide ! Par contre, ça fait froid dans le dos avec la neige qui se glisse sous le pull !
Le cratère est l’endroit parfait pour pique-niquer à l’abri du vent et sous le soleil qui réchauffe. Voir même un peu trop, le visage commence à bruler avec la réflexion de la neige ! Chapeau et lunettes sont donc les bienvenues ! Après ce repos bien mérité et une exploration un peu plus approfondie du cratère, il est temps de redescendre.
DESCENTE DANS LE BROUILLARD
Ce plein d’énergie ne se révèle pas du luxe, car la descente n’est pas de tout repos. C’est encore plus impressionnant, car on fait face au vide. Le vent s’est levé ce qui rend notre équilibre précaire. Résultat, cela prend autant de temps en descente qu’à la montée…
Ce qui n’est pas le cas de la section suivante où il suffit de sautiller en courant dans le sable qui s’enfonce sous ses pas. Parfois, on glisse mais ce n’est pas bien grave, car le sable amortit la chute. Toutefois, cela aurait été trop simple. Alors la nature décide de nous mettre un handicap en nous enveloppant dans un brouillard intense. On ne voit pas à 20m et le sentier à cet endroit est seulement balisé par des bâtons orange espacés de plusieurs mètres. Il est donc facile d’en louper un et de se perdre. Comme nous n’avons pas tous le même rythme de descente, nous nous attendons. Surtout que Sandrine n’a pas un bon sens de l’orientation. D’ailleurs, elle n’est pas la seule, car on repère un homme seul qui s’éloigne de plus en plus du sentier, alors que la falaise est proche. On l’interpelle en criant pour lui indiquer où est le sentier. On comprend pourquoi certaines chutes mortelles sont arrivées sur cette randonnée !
Au fur et à mesure que l’on descend, le brouillard se désépaissit. Une fois arrivé au niveau du chalet, les nuages sont désormais au-dessus de notre tête. La fatigue commence sérieusement à se faire sentir. La dernière section nous paraît interminable. Il est presque 16h30 lorsqu’on arrive enfin sur le parking. On marche depuis 6h du matin. On a donc randonné au total environ 10h en intégrant les pauses. On s’empresse de libérer nos pieds de nos chaussures de randonnées. Les tongs deviennent à ce moment-là un vrai don du ciel ! Et on improvise avec Tobias un petit apéro bien mérité ! C’est ce type d’expérience et de rencontres qu’on adore en voyage !
Notre avis sur la randonnée du mont Taranaki
L’ascension du mont Taranaki n’est définitivement pas une randonnée accessible à tous. Toutefois ce n’est pas non plus impossible. Le panorama au sommet est à couper le souffle, mais gravir ce volcan est déjà en soi une expérience extraordinaire ! Alors, prends ton courage à deux mains et ton énergie pour te lancer toi aussi dans cette ascension ! Part bien équipé pour être en mesure d’affronter toutes les conditions météo possibles qui changent très vite en Nouvelle-Zélande. Sinon tu peux aussi profiter des panoramas sur le volcan en parcourant le trek du Pouakai circuit beaucoup moins exigeant physiquement.
N’hésite pas à nous partager ton avis sur l’ascension du mont Taranaki dans les commentaires.
En effet dans le brouillard cela doit être difficile. Le chemin est peu marqué. Ouah c’est pas pour moi !
La vue est impressionnante ! D’en bas on a l’impression que le sommet est facilement accessible.
Oui depuis le bas cela à l’air beaucoup plus facile que cela ne l’est en réalité. À la fin de l’ascension, c’est sûr qu’il ne faut pas avoir le mal des hauteurs. C’est bizarre que tu dises que ce n’est pas pour toi pourtant on t’aurait bien vu au sommet. 🙂
Impressionnant !! J’en rêve
Petites questions : la partie escalade est elle difficile ? Faut il de l’équipement ? Est ce que le poids de votre sac est handicapant ?
Bravo à vous en tout cas !
Salut Jérémy,
Il n’y a pas d’escalade a proprement parlé, c’est juste qu’il n’y a pas de sentier et qu’il faut donc crapahuter sur les rochers. Rien de difficile en soi si tu n’as pas peur des hauteurs. Il ne faut pas d’équipement particulier s’il n’y a pas de neige ou de glace sur la montée. Pour l’état de l’itinéraire, il y a un panneau à l’entrée du visiter center. Si c’est écrit qu’il y a de la neige seulement au niveau du cratère, normalement c’est bon. Le sac à dos devait faire que 5/6 kilos, donc honnêtement ça allait. De toute façon, on n’avait pas trop le choix, fallait bien de l’eau, de la nourriture et des vêtements chauds. On espère que tu réaliseras ton rêve bientôt. Profites en bien :-).
Hello
Super article 🙂
Petite question à qu’elle période l’avez vous fait pensez vous que septembre c’esr Faisable ?
Salut !
Merci pour le compliment 🙂 . Je pense que septembre ce sera un peu tôt dans la saison. La neige risque d’être encore bien présente au sommet. Nous avions fait l’ascension au mois de janvier.
Bonjours à tous, j’ai tenté l’ascension aujourd’hui le 24 Juin 2020, aux alentours de 6 heures du matin, armé d’un piolet et de crampons acheté dans l’île du sud ! Je peux vous dire que la première partie est effectivement sans intérêt ! La seconde partie du trace est beaucoup plus intéressante ! La troisième partie est grandiose, malheureusement le brouillard est venu complètement gâché mon ascension, j’ai commencé à contourner l’arrête Nord, n’ayant eu aucune formation en alpinisme, je n’ai pas pris le risque de terminer le track dans le brouillard, à un moment très précis au niveau de la ridge vous n’avez absolument pas le droit à l’erreur, la paroie est tellement glissante et gelée que j’ai eu extrêmement peur de tomber dans le vide.sachant que j’en avais plus aucune sensation dans les doigts. Honnêtement, je peux vous dire que cette randonnée n’est pas à prendre à la légère en hiver et il faut être extrêmement bien équipé de gants d’alpinisme car malgré une météo plutôt avantageuse le temps bascule d’un claquement de doigt alors je déconseille cette randonnée en hiver à tous ceux qui n’on aucune notion d’alpinisme, d’ailleurs un kiwi ma bien fait comprendre qu’il faut être équipé de crampons et de piolet d’alpinisme et non de randonnée. Voilà mon retour d’expérience.. c’est de la folie !
Bonjour à vous deux,
Bravo pour votre voyage, votre blog, et cette magnifique ascension !
Question bête : y-a-t’il un autre point de départ plus élevé, donc avec moins de dénivelé et moins de km à parcourir ? Je pose la question car j’ai lu sur un autre blog (dont je ne retrouve pas le lien …) un chemin beaucoup plus court.
Je ne sais pas encore si je vais intégrer l’ascension du mont Taranaki à mon périple qui est prévu en mars 2023. Je suppose qu’à cette date les conditions “globales” (dans le sens où on ne peut bien sur pas prévoir la météo du jour même) seront encore ok ?
Merci de votre réponse !