Parc national de Terelj

Notre périple en van russe nous a permis de découvrir une partie incroyable de la Mongolie, ainsi que ses us et ses coutumes. On a donc finalement été plutôt conquis par ce mode de voyage. Le retour à la vie civilisée d’Oulan-Bator est un peu le choc après près de 3 semaines de vie nomade dans les steppes et le désert. Nos yourtes avaient bien plus de charme que notre chambre d’hôtel. Au retour, on a donc très vite l’envie de nous échapper de nouveau de la turbulente capitale pour repartir à la découverte de la Mongolie, mais cette fois par nos propres moyens. En vue du temps qu’il nous reste sur le sol mongol et notre souhait d’avoir au moins 3 jours sur place (les déplacements en Mongolie sont vite longs), on oriente notre choix sur le parc national de Terelj qui se trouve à proximité d’Oulan-Bator.

Pour pouvoir s’y rendre, on a passé plusieurs jours à chercher la bonne information pour savoir où prendre le bus et à quelle heure. C’est une des difficultés de voyager en Mongolie, avec la barrière de la langue bien sûr, mais aussi parce que les choses changent très vite. Malgré tout, on arrive à trouver le bon bus, à la bonne heure. On se retrouve donc deux heures plus tard au terminus du village de Terelj. Pour te faciliter la vie, on a rédigé un article spécial sur les manières de se rendre au parc national de Terelj par ses propres moyens.

Jour 1 : Notre arrivée à Terelj

À notre arrivée à Terelj, il est presque 19 h et la nuit commence à tomber. On sent tout de suite que c’est la fin de saison, car l’endroit semble désert et la température glaciale. On ne sait pas encore où on va passer la nuit, alors avec notre sac sur le dos, on se dirige du côté du village où l’on espère trouver une yourte pas trop chère ou un peu d’espace pour planter notre tente. Quelques centaines de mètres plus loin, on rencontre un jeune Coréen, qui vient juste d’arriver en navette. Il cherche également où dormir, mais il n’a pas d´équipement de camping, alors on part en quête d’une yourte ensemble.

Une fois dans le village, on s’approche d’un camp de yourtes. Comme c’est la fin de la saison, il n’y a pas d’autres touristes dans les parages. Par un heureux hasard, le camp est également tenu par des Coréens alors la négociation du prix de la yourte est facilitée par notre interprète rencontré sur le chemin. Le deal est conclut à 40 000 tugriks, ce qui reste assez cher pour la Mongolie, mais pour ce parc national c’est plutôt bon marché, surtout que l’on partage la yourte à trois pour cette nuit.

Une fois nos affaires posées et après avoir fait plus ample connaissance avec notre compagnon de voyage, on part explorer les alentours du village. Les arbres ont pris leur couleur d’automne et la neige est présente sur les hauteurs. Cela nous rappelle notre cher Québec !

De retour dans la yourte, on partage ensemble le même repas à savoir une bonne soupe de nouilles chinoises, avant de nous mettre au chaud pour la nuit dans nos duvets.

Jour 2 : Du village de Terelj à la vallée de Turtle Rock

Ce matin, on décide de gravir les montagnes entourant le village pour profiter de la vue des alentours. De là-haut, on voit d’un côté le village de Terelj avec la rivière bordée par les arbres ayant pris leur duvet d’automne et de l’autre des montagnes à perte de vue. Cela donne envie de partir à la découverte de cette dernière partie du parc, mais le temps est désormais trop froid pour l’équipement que nous avons et notre autonomie en eau potable est limitée. On se résigne donc à explorer le côté sud du parc.

En redescendant dans la vallée, on marche au milieu des yourtes et des enclos pour le bétail. Les Mongols sont en pleine préparation de l’hiver : de nombreuses yourtes et cabanes sont en cours de réparation. Puis, plus loin, nous sommes intrigués par une sorte de mausolée faite de khatgas multicolores.

Une fois revenus au camp de yourtes pour manger un morceau, on décide de partir pour la vallée de « Turtle Rock ». D’après le GPS de randonnée, cela représente environ 10 km de marche par les montagnes pour atteindre la vallée. On se dit que même s’il n’y a pas de sentiers, cela reste plus intéressant que de passer par la route et qu’au pire on pourra dormir en tente sur le trajet. Nous voilà donc partis avec notre sac de plus de 15 kilos sur le dos (dont au moins 6 litres d’eau chacun).

On sort tranquillement du village pour nous enfoncer dans la forêt. Puis, on commence rapidement à gravir la première montagne, finalement assez pentue malgré les apparences, sans doute en raison de la charge sur le dos. Sans sentier, l’ascension est longue et fastidieuse, il faut slalomer entre les arbres. Je prends un peu d’avance sur Sandrine et à un moment donné j’aperçois un animal à une dizaine de mètres de moi. Dans un premier temps, je pense d’abord à un loup en raison de sa taille et aussi parce que je sais qu’il y en a dans la région. J’ai donc un mouvement de recul. Puis, notre regard se croise et nous nous observons pendant de longues secondes. Je me rends alors compte qu’il s’agit d’un grand renard. Et puis sans doute effrayé par cet étranger sur son territoire, il s’éloigne en s’enfonçant dans la forêt. Sandrine arrive juste quelques secondes après et elle n’aura donc pas la chance de le voir.

On finit par arriver sur le replat d’un premier sommet et il est déjà autour de 17 h. On décide de faire une pause, car avec le poids du sac à dos, les jambes commencent à se faire lourdes. On profite de la vue sur la route qui serpente entre les montagnes tapies de leur manteau jaune d’automne.

On en vient à s’interroger sur le fait de camper à cet endroit, car il commence à se faire tard et la vue est plutôt sympa. Mais l’endroit est assez venteux, alors avec le froid des nuits on hésite. Et puis, les animaux des environs (loups) ne nous mettent pas trop en confiance non plus. On décide donc finalement de poursuivre notre route vers le second sommet. La deuxième ascension est encore plus éprouvante, car il faut à de nombreuses reprises monter par des éboulis de pierres. Au cours de l’ascension de l’un de ces éboulis, on assiste amusé au manège d’une hermine sans doute intriguée de nous voir à cet endroit.

Lorsque l’on arrive enfin au sommet, on découvre qu’il faut encore longer la crête dans la forêt pour atteindre la vallée de « Turtle Rock ». Le sol de la forêt est recouvert de neige, alors on finit par avoir les pieds mouillés. Puis, avec la fatigue et le poids du sac à dos, on avance de moins en moins vite. Le soleil se fait déjà bas à l’horizon, alors on ne traîne pas trop en chemin. Il nous tarde d’arriver dans la vallée pour nous reposer !

On finit par atteindre la falaise surplombant la vallée. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est abrupt. Il va falloir descendre avec précaution !

La descente est fastidieuse, il faut avancer dans les broussailles au milieu des rochers tout en évitant la chute, car le terrain est extrêmement glissant. Sandrine finit plusieurs fois sur les fesses. On essaye quand même, pendant la descente, de profiter de la lumière du soleil couchant sur la vallée avec le Centre de la méditation juste en contrebas.

Après une descente interminable, on arrive enfin au temple de la méditation ! On prend le temps de faire quelques photos avant de prendre le chemin de la sortie.

Mais les portes extérieures du temple sont déjà fermées. On découvre alors avec surprise que l’entrée dans le temple est normalement payante, mais surtout que celui-ci est entouré de barricades et de barbelés pour empêcher les entrées autrement que par l’entrée principale. Forcément, ils n’avaient pas pris en compte que quelqu’un puisse arriver par la falaise tant celle-ci est abrupte ! On doit donc faire un détour pour sortir si on ne veut pas passer la nuit ici. On finit donc la randonnée à escalader des rochers et à enjamber des barbelés pour passer par dessus les barricades du temple. On a qu’une seule envie désormais : nous poser et manger un morceau, mais avant cela il faut bien sûr trouver où dormir !

Comme il fait froid, on tente dans un premier temps le camp de yourtes voisin pour connaître le prix. Comme on s’en doutait, le prix que les propriétaires proposent est exorbitant (plus de 80 000 tugriks) et impossible de négocier le montant. On essaye alors de savoir s’il est possible de planter notre tente à proximité, mais ils refusent également.

La nuit commence sérieusement à tomber alors on décide de ne pas tenter notre chance plus loin, mais de trouver un coin pour poser notre tente avant qu’il fasse trop sombre. Sur le chemin du camp de yourtes, on avait repéré une zone un peu à l’écart et, avec comble du luxe, une table de pique-nique ! C’est l’endroit parfait pour planter notre tente. On cuisine en vitesse notre habituel plat de nouilles avant d’aller nous réchauffer sous la tente et nous effondrer sur nos matelas. Sandrine se souviendra longtemps de cette journée, car en plus c’était le jour de son 29e anniversaire .

On ne le sait pas encore, mais les prochains jours s’annoncent aussi pleins de rebondissements… Retrouve la suite dans notre article sur Excursion à cheval pour aller à la statue de Chinggis Khan.

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