Exmouth

Après les expériences inoubliables qu’on a connu sur la péninsule de Shark Bay, on reprend la route direction le parc national de Cape Range et sa réserve marine de Ningaloo également désignée récemment patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour cela, on doit avant parcourir les 600 km de route qui nous sépare depuis Shark Bay. Bienvenue en road-trip en Australie!

Carnavon : la ville fantôme…

La route passe par Carnavon, la dernière grande « ville » de la côte ouest. On n’est pas vraiment tombé sous le charme de cette ville pourtant réputée pour la culture de bananes et de tomates. Il faut dire qu’on s’attendait à découvrir des stands de fruits et légumes un peu partout sur le bord de la route. En échange, on a plutôt eu le droit à une ville étrangement déserte. Bon, le fait qu’on y soit pendant un weekend de 3 jours n’est sans doute pas étrangé à cela. Mais quand même… Une atmosphère étrange s’est dégagée de cette ville où tout était barricadé de manière surprenante. Du coup, la visite de la ville s’est surtout résumée pour nous aux contraintes d’usage : remplir nos réserves d’eau et en profiter pour faire quelques lessives.

Coral Bay

Avant de poursuivre jusqu’au parc national de Cape Range, on décide de faire un arrêt à Coral Bay. Cette baie est réputée comme un excellent spot de plongée et de snorkelling en raison de son récif de corail. On peut notamment observer des raies mantas et un peu plus au large les requins-baleines (whale shark). À notre arrivée, on découvre une petite baie avec quelques logements et une foule de voitures garées. Cela répond à notre question de savoir où étaient passés les habitants de Carnavon! Malheureusement, la météo n’est pas avec nous, car une pluie fine tombe et le vent souffle fort. Du coup, cela nous dissuade de faire du snorkeling.

On décide à la place de faire un tour au kiosque d’informations pour s’informer sur notre prochaine destination : le parc national de Cape range. Il y a tout un tas d’informations de sécurité sur les marées, les méduses, etc. qui sont affichées sur le mur extérieur. À l’intérieur, un employé est présent pour répondre aux questions, alors on lui demande la brochure des randonnées du parc. Il nous la donne gentiment, mais sans rien nous dire de plus (cet élément aura son importance pour la suite de notre aventure…).

La météo s’en mêle

Route vers ExmouthDe nouveau sur la route, plus on avance, plus la météo devient mauvaise avec une pluie battante et un ciel orageux. On se rend compte qu’il ne sera pas facile de faire du camping sauvage. Tous les endroits prévus pour s’arrêter sur le côté sont gorgés d’eau et de boue. On s’est déjà embourbé sur ce type de terrain, alors on n’a pas vraiment envie de retenter notre chance.

Avant d’arriver sur Exmouth, la route fait un peu les montagnes russes avec la traversée de plusieurs cuvettes sujettes à des floods (rivières temporaires) en cas d’orage. Et justement, avec la pluie qui tombe à grosses gouttes, on doit déjà contourner d’énormes flaques qui se forment sur la route. On sait que les éléments peuvent être sans pitié en Australie, alors on commence légèrement à s’inquiéter. Pierrick a un mauvais pressentiment et habituellement, il a de bonnes intuitions.

Arrivée mouvementée à Exmouth

On arrive quand même sans encombre à la ville d’Exmouth. Il doit pleuvoir depuis quelque temps déjà, car le sol est gorgé d’eau et d’énormes flaques se sont formées sur le bord de la route. Notre premier arrêt est le centre d’information pour réserver un emplacement de camping dans le parc national de Cape range. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, il est impossible de réserver sur place. Il faut obligatoirement réserver par Internet. Pour les personnes en itinérance dans un pays aussi mal couvert par Internet, ce n’est vraiment pas le plus pratique… Mais, il était écrit que rien ne devrait se passer comme prévu.

L’employé du centre d’information nous apprend que le parc national est fermé pour au moins 2-3 jours en raison de fortes pluies annoncées pour les prochains jours ! What ?!!! Tu veux dire qu’on vient de rouler 150 km pour rien… snif ! Bien sûr, les campings du parc national sont également fermés. Les solutions qu’elle nous propose sont les caravans park d’Exmouth. Mais à 40$ minimum par nuit ce n’est pas vraiment compatible avec notre budget, surtout si c’est pour rester cloîtré dans le van à cause de la pluie… En plus, elle nous confirme qu’il y a un risque de flood sur la route et qu’on pourrait se retrouver bloqué plusieurs jours. Alors payer 40$ chaque nuit dans le vent…. Pas très cool comme plan… On décide à contrecœur de faire demi-tour et trouver un spot de camping sauvage sur le bord de la route après les zones à risque d’inondation.

À ce moment-là, on a quand même bien les boules et surtout on est un peu énervé contre l’employé de Coral Bay. Pourquoi ne nous a-t-il rien dit ? Ce n’est pas comme s’il y avait d’autres destinations dans les parages et qu’on lui avait demandé la brochure du parc. Il n’y a donc aucune communication entre les deux seuls centres d’informations à 300 km à la ronde ? C’est aussi un peu ça l’Australie. Pas toujours facile d’avoir une information avant d’être sur place et après avoir roulé des centaines de kilomètres.

Départ précipité

Pendant que Sandrine profite de l’Internet du centre d’information pour contacter sa famille, je décide d’aller faire le plein du véhicule. Lorsque je sors dehors je me rends compte que la situation s’est fortement dégradée. La route est submergée par endroit par 10 cm d’eau et les caniveaux débordent de partout. Là j’avoue que je me prends un petit coup de flip et je retourne chercher Sandrine en urgence.

Lorsque j’arrive, Sandrine est en train d’essayer de joindre son frère par Skype pour le féliciter de la naissance de sa seconde fille qu’elle vient tout juste d’apprendre. Il faut dire qu’on a un peu une vie d’ermite en Australie car l’Internet est aussi rare que les points d’eau. On plie bagage en deux trois mouvements pour prendre de l’essence et faire demi-tour le plus vite possible pour ne pas se retrouver bloqué.

Par chance, la route reste encore praticable et on finit par trouver un terrain vague sans risque de s’embourber à 67 km de la ville… Ça fera l’affaire pour passer la nuit et la journée du lendemain en attendant une accalmie. Autant dire qu’on n’est pas les seuls à se réfugier sur la seule aire de repos à des kilomètres à la ronde.

Le camping sur une aire de repos

On passe deux nuits et une journée entière sur cette aire de repos avant que la pluie cesse enfin et qu’on puisse retourner à Exmouth. Autant dire que le confort a été rudimentaire, car il n’y avait aucune toilette sur l’aire. N’imagine pas non plus l’intimité de l’outback australien, car ici une dizaine de véhicules de voyageurs s’entassent chaque soir les uns contre les autres. Alors, on a dû user de stratagèmes pour avoir un peu d’intimité en positionnant le van d’une certaine façon. Mais le plus déprimant est la quantité de déchets laissés par les gens lors de leur passage. On est contraint de ramasser la merde des autres pour garder le lieu propre. La poubelle est pleine mais les gens continuent d’empiler les ordures. Ben non quoi… tu attends de trouver un autre endroit ! Tu ne veux pas garder tes déchets avec toi alors pourquoi les autres voudraient les contempler dans la nature ??!! Si chacun faisait un peu d’effort, le monde ne s’en porterait pas plus mal… En dehors de ces incivilités la seule chose qui nous aura occuper pendant ces deux jours ce sont les immenses termitières qui parsèment le paysage.

Camping or not camping

Ainsi, deux jours plus tard, on est de retour au centre d’information d’Exmouth. La bonne nouvelle est que le parc national est ouvert, mais la mauvaise c’est que tous les sites de camping sont déjà pleins. Cela veut dire qu’on a qu’une seule journée pour explorer le parc??!!. C’est court, trop court, alors on part sur des chapeaux de roues. De toute façon, le village d’Exmouth n’a pas grand intérêt.

Mais au guichet de l’entrée du parc national, un panneau indique qu’il y a encore des sites disponibles. Ce que la personne présente nous confirme. Tu as dit problème de communication ?!!! Non…. Pas du tout  ! On a juste le temps d’arriver au Milyering Visitor Centre pour réserver LE DERNIER SITE de camping. Enfin un peu de chance ! On va pouvoir mieux profiter de l’endroit après toutes ces péripéties.

Retrouve le récit de notre visite du parc national dans notre prochain article : Au cœur du parc national de Cape Range et sa réserve marine du Ningaloo.

Exmouth

On a faillit se faire dévorer en chemin par une crevette géante !!

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