Malgré notre arrivée mouvementée sous une tempête de pluie, le retour du soleil nous permet enfin d’explorer le parc national Cape Range et sa réserve marine du Ningaloo. On est surtout venu découvrir sa faune marine, car c’est un lieu réputé pour le snorkelling et l’observation des requins-baleines (whale sharks en anglais). Ces requins tachetés et inoffensifs sont considérés comme les plus gros poissons du monde. En réalité, ils sont plus petits que la baleine bleue, mais celle-ci fait partie de la famille des mammifères. Une fois sur place se pose donc l’inévitable question du choix du tour pour observer les requins-baleines.
Alors faire un tour pour observer les requins-baleines ou pas ?
Observer ce géant des mers était bien une des choses qui nous faisait rêver. Mais après avoir étudié la chose de plus près, on a finalement décidé de ne pas le faire. Voici les raisons qui nous ont conduits à cette décision.
Pour observer ces baleines, il faut obligatoirement se rendre au large, car le récif de corail rend quasiment impossible la possibilité d’en apercevoir depuis la côte. Cela implique de prendre un tour mais les prix sont effarants : compter plus de 500 $ pour snorkeler avec ces géants des mers et plusieurs centaines de dollars pour les observer depuis le bateau. Le prix n’est clairement pas dans notre budget, mais on serait prêt à faire une grosse entorse pour vivre ce genre d’expérience qu’on ne vit qu’une fois dans sa vie.
Mais en se renseignant un peu plus, on s’aperçoit que les recommandations données par le parc national (comme être moins de 10 autour de l’animal, respecter une distance de sécurité, etc.) ne sont même pas respectées sur les photos affichées par les tours. Ce serait pourtant le minimum pour une baleine en voie d’extinction et décrite comme craintive et non habituée à l’homme. Surtout que l’impact de notre présence répétitive n’a même pas été étudiée. C’est l’élément qui nous décide de ne pas participer à ce type de tours plus orientés sur le business que sur le bien-être de l’animal. Et puis, quand on aime la nature il faut parfois accepter de ne pas toujours s’approcher pour protéger l’écosystème. C’est donc les pieds sur terre qu’on part découvrir le parc national de Cape range.
Le parc national Cape Range est dominé par une chaîne de roches calcaires accidentées, vestiges de l’ancien fond marin remonté à la surface par les mouvements de la croûte terrestre. Cela donne des paysages variés tels que des gorges, des plaines arides et des plages parmi les plus belles d’Australie. De plus, cela multiplie les habitats possibles pour la faune environnante. Ainsi, c’est plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux qui vivent dans les parages et une multitude d’animaux comme les echidnas, les kangourous, les émeus, etc. Ce parc a donc largement de quoi offrir en dehors des tours d’observation des requins-baleines. Suis nous, on t’emmène découvrir cette merveille de la côte Ouest australienne.
Section Est du parc national Cape range
Cette section du parc est souvent oubliée à tord par la plupart des visiteurs. Elle mérite pourtant qu’on y consacre au moins une journée.
Thomas Carter Lookout
Thomas Carter est un panorama assez quelconque sur la plaine environnante parsemée d’arbustes. Il y a peu d’intérêts à venir jusqu’ici, sans faire la randonnée de Badjirrajirra. Surtout que la route n’est pas en très bon état ! Le dernier kilomètre est à réserver aux véhicules 4×4 avec une bonne hauteur de caisse. Comme la piste était en assez bon état jusque là, on s’est engagé avec notre van sur cette dernière portion. Mais rapidement on a dû trouver une solution pour faire demi-tour afin de ne pas endommager notre véhicule de location.
Badjirrajirra walk
Durée : 2h / Distance : boucle de 7 km / Difficulté : Intermédiaire
Ce sentier serpente au milieu du bush en traversant de petites gorges et des ravins rocheux. Mais le clou de la randonnée est le panorama sur le Canyon de Shothole. Ce type de paysages est assez rare en Australie et rappelle par certains aspects l’Ouest américain. Étrangement, cette section du parc semble boudée par la majorité des visiteurs, car on ne croisera personne de l’après-midi. C’est dommage, car le paysage vaut quand même le coup d’œil. Puis, c’est toujours un plaisir de se retrouver seul dans une nature aussi sauvage.
Knife edge walk
Durée : 1h30 / Distance : 3,5 km aller-retour / Difficulté : Difficile
Ce sentier n’est pas référencé sur la brochure du parc national et aucun panneau ne le signale sur place. Pourtant, la randonnée existe bien (on peut voir son tracé sur l’application Maps.me quelques centaines de mètres après la fin de la route goudronnée. On a donc quand même décidé de s’y aventurer et bien nous en a pris, car au bout, on découvre un joli canyon avec un contraste de couleurs blanc et rouge. Sans oublier cet étrange rocher trônant au sommet de l’une des falaises comme un Totem. Sans conteste un des plus beaux endroits de l’intérieur du parc national Cape range.
Section Nord du parc national Cape range
Jurabi turtle center (situé entre Hunters et Mauritius beach)
Cet espèce de kiosque à ciel ouvert est vraiment un MUST si tu t’intéresses un minimum aux tortues. Il y a des panneaux explicatifs sur les quatre espèces de tortues qui vivent dans les environs et les éléments qui permettent de les distinguer. Mais aussi toutes les recommandations à suivre pour observer ces animaux très craintifs lors de la période de ponte entre novembre et mars. Car cet endroit est le lieu de ponte de 3 des espèces de tortues marines menacées : la tortue verte (green sea turtle), la tortue carette (loggerhead sea turtle) et la tortue imbriquée (hawksbill sea turtle). Dommage pour nous, on est en juin, donc les tortues sont déjà reparties en mer. Mais, si tu y es pendant la bonne saison c’est une expérience à ne pas manquer en faisant attention de bien respecter les consignes pour ne pas contribuer à l’extinction de ces animaux.
Lighthouse
Il est possible de monter jusqu’au phare pour prendre un peu de hauteur et observer la côte. D’ici, les personnes du centre d’information nous ont dit qu’il est parfois possible d’apercevoir des baleines. Mais honnêtement, on est très loin de la côte alors on ne voit pas grand chose.
Section Ouest du parc national Cape range
Yardie creek gorge
Durée : 30 min à 1h / Distance : 2,4 km aller-retour / Difficulté : Facile
Cette courte randonnée conduit à un panorama sur la gorge de Yardie dont les falaises rouges contrastent avec le paysage. Il y a un peu de monde sur le sentier, mais c’est facile de s’isoler pour profiter de l’atmosphère des lieux et du chant des oiseaux. Il est interdit de poursuivre la randonnée plus loin pour ne pas traverser l’habitat des wallabies des rochers qui sont des animaux très craintifs. On a d’ailleurs la chance d’en apercevoir plusieurs sur les parois opposées de la gorge. C’est plus petit qu’un kangourou d’où leur agilité à se déplacer dans les endroits escarpés.
Osprey Bay
Durée : 30 min à 1h / Distance : 2,4 km aller-retour / Difficulté : Facile
Petite plage jolie et photogénique essentiellement faite de rochers. Pour l’anecdote, Sandrine se laisse surprendre par une vague pendant que je la prends en photo. Résultat, ses baskets toutes neuves sont détrempées et imbibées de sel de mer ! Cela sent le poisson, mais bon entre l’odeur des pieds ou du poisson, c’est quoi le moins pire?!
Près du parking, on a la chance d’apercevoir un echidna. C’est comme une sorte d’hérisson avec un nez allongé. Au départ, on pourrait presque le confondre avec un buisson. On le suit discrètement sans difficulté, car il ne va pas très vite. Parfois, il met son nez dans la terre, probablement pour se nourrir. À d’autres moments, il semble tenter des techniques de camouflage : il enfonce son nez dans la terre et ne bouge plus ou encore s’aplatit au sol comme un tapis .
Sandy Bay
C’est une longue plage de sable clair avec une eau turquoise. Normalement, c’est un super spot de snorkelling. Cela fait longtemps qu’on rêve d’un peu de baignade et de bronzette. C’est bien à ça qu’on pense avec l’Australie, non ? Mais encore une fois, le vent rend la mer trop agitée (les courants dans la zone sont très forts) et le fond de l’air est trop froid pour faire bronzette. Alors, on se contente de randonner le long de la plage. Pierrick aperçoit une tortue qui sort sa tête de l’eau comme pour dire bonjour.
Mandu Mandu gorge
Durée : 1h-1h30 / Distance : 3 km boucle / Difficulté : Intermédiaire
Ce sentier permet de se promener dans la gorge de Mandu Mandu avant de revenir par les hauteurs. En fin de journée, le lieu est désert et la lumière qui recouvre l’endroit est très photogénique.
Oyster Stacks
Normalement c’est LE lieu pour snorkeler, mais aujourd’hui avec le vent et les courants, la baignade est déconseillée. Pas de chance, car cela semble vraiment l’endroit parfait pour profiter de la réserve marine du Ningaloo avec un promontoire rocher qui plonge à pic dans l’océan transparent ! On se console avec les nombreux kangourous nommés Euros qu’on rencontre en chemin. Ils sont souvent accompagnés de leur petit, alors c’est trop mignon!
Cette section du parc est également propice à l’observation des émeus. On en a vu tout le long de la route de la côte, surtout en début et en fin de journée. Et pour une fois, on n’a pas failli se les prendre sur le pare-brise!
Turquoise Bay
Une véritable image de carte postale ! Sans aucun doute la plus belle plage qu’on ait vu au cours de tous nos voyages. Une eau transparente et turquoise avec une immense plage de sable blanc bordée par de petites dunes. Le temps est magnifique aujourd’hui, alors on ne se fait pas prier pour faire bronzette et se baigner pour la première fois depuis 1 mois en Australie !
Mangrove Bay
Ici, on est censé observer des poissons, des requins et des raies d’après l’employé du centre d’informations. Mais, on découvre une petite plage remplie de mangroves avec une profondeur d’eau ridicule. Alors on ne voit pas comment il pourrait y avoir quoique ce soit à voir… D’ailleurs, on est tellement déçu par l’endroit qu’on ne pense même pas à faire de photos pour te la partager.
Notre avis
Globalement, ce parc nous a plu par sa diversité : randonnées dans des gorges ou des canyons, farniente sur la plage, observation des animaux terrestres et marins, etc. On est juste un peu déçu de ne pas avoir pu faire de snorkelling en raison de la météo.
Concernant l’observation des requins-baleines (seulement visibles au large avec des tours), l’aspect extrêmement business de la chose et le peu de considération sur l’impact que cela peut avoir sur cette espèce nous a dissuadé de participer à ce type de tourisme. La création d’un parc national ou d’une réserve marine a pour but de protéger la nature. Mais n’est-on pas en train de faire l’effet inverse en cherchant à tout prix à attirer de plus en plus de touristes avec des attractions « exceptionnelles » où la considération environnementale passe au second plan ? Ce genre de lieux devrait se vivre plus que se visiter. Prendre le temps d’observer la faune et la flore de ces régions sauvages de plus en plus rares sur terre.
Et toi qu’en penses-tu ?
Bonjour. Je viens de tomber sur votre super blog. Étant moi même sur le départ pour l Australie et la nouvelle zelande, j’y pioche plein de chouettes infos.
A quelle période etiez vous en western Australie ? J essaie de me faire une idée de la météo par saison.
Merci !
Bonjour Amélie,
Merci pour ton commentaire, ça fait plaisir .
On était sur la côte ouest de début mai à début juillet (début juin à Cape Range). Mais il faut savoir que la météo est complètement différente entre le nord et le sud, mais aussi à l’intérieur des terres. Du coup, c’est compliqué d’être à la bonne saison de partout.
Pour la moitié sud, la meilleure saison est entre novembre et mai. On y était au mois de mai et il ne faisait pas bien plus de 15 degrés. On a eu quelques jours de pluie et on portait même le bonnet des fois à l’intérieur des terres !
Pour la moitié nord, la meilleure saison est la saison sèche (entre mai et novembre). On y était en juin/juillet, et c’était parfait ! Il faisait suffisamment beau pour la baignade, sans que cela soit étouffant.
En tout cas, c’est un beau périple en perspective ! N’hésite pas à nous poster un commentaire si tu as d’autres questions.
Au plaisir,
Pierrick et Sandrine
Merci pour votre réponse! En effet grand voyage prévu, et compliqué à organiser, entre 2 pays, dont l’Australie qui compte en fait pour 6! Trouver la meilleure saison pour chaque région, additionner à ceci le fait que l’on souhaite travailler… Sur un an et demi, on devrait totuefois pouvoir trouver un bon compromis.
Auriez-vous par hasard une adresse mail sur laquelle communiquer un peu plus facilement?
Merci encore!
Ah ah, ça nous rappelle vaguement lorsqu’on avait préparé notre itinéraire (que l’on n’a pas vraiment suivi finalement 😉 ). Oui, l’Australie c’est tellement grand ! Pour échanger, tu peux nous contacter sur la boîte mail du blog : wondertripblog@gmail.com
A bientôt
Pierrick et Sandrine