Cette semaine, je prends (Pierrick) ma plume (ou plutôt mon clavier) pour un article un peu spécial, plus intimiste pourrais-je dire. Cela va sans doute en étonner plus d’un, car pour ceux qui me connaissent bien, je ne suis pas vraiment quelqu’un qui s’épanche sur ses pensées personnelles en public, mais pour renaître il faut savoir changer 🙂 ! Alors, j’ai décidé de partager avec vous les raisons qui m’ont poussées à partir en voyage au long cours.

Car voilà déjà un an que j’ai commencé le grand saut dans l’inconnu (début de mon congé sabbatique). Le temps est donc venu de faire un premier bilan de ce changement de vie. Un an cela peut paraître long à certains, mais pour moi c’est comme si c’était hier ! Une véritable renaissance à 31 ans cela marque une vie, mais cela demande du temps. Je murissais ce choix depuis tellement d’années qu’il a fini par s’imposer comme une évidence.

PARTIR EN VOYAGE AU LONG COURS – ACTE 1 :

Les premiers pas de ce changement se sont passés en douceur en quittant la France pour le Canada voilà plus de 4 ans déjà (eh oui ! Le temps passe si vite !! Et ce n’est pas la multitude des cheveux blancs qui poussent sur ma tête qui va le contredire ;-)). Ce changement m’aura tout simplement permis de prendre du recul sur le chemin que prenait le train infernal de ma vie. Nous faisions face à l’époque avec Sandrine à certains problèmes liés à notre achat immobilier. Je n’ai pas envie de m’épancher sur les détails de cette affaire, car cela serait trop long et compliqué à partager. Mais, pour résumer, je vivais très mal l’injustice de la situation. Et s’il y a bien une chose que je ne supporte pas et que je ne supporterais jamais dans la vie, c’est l’injustice ! La situation commençait petit à petit à peser sur notre couple et nous éloignait l’un de l’autre… Et puis, au travail, j’enchaînais les horaires impossibles. Je me sentais clairement au fond du trou…

Heureusement, la vie m’a offert inconsciemment l’occasion de descendre un moment à quai et de voir passer le train à toute vitesse. L’éloignement me permettait de ne plus penser aux problèmes du quotidien, mais de m’occuper tout simplement de moi. C’était finalement l’une des premières fois que je prenais soin de moi. J’ai alors réalisé que les choix importants de ma vie avaient pour la plupart été dictés par les attentes des autres plutôt que par mes propres envies. Que cela soit mes professeurs de collège me déconseillant de faire le métier dont je rêvais, le faite de faire de longues études pour répondre aux attentes de mes parents, enchaîner des journées au rythme infernal pour contenter un employeur, acheter une maison pour assurer son avenir selon les standards de notre société,etc. Pour résumer, tant que j’étais dans le train à grande vitesse je ne prenais pas réellement conscience de ces choses. Je filais à toute allure vers un avenir tout tracé.

À partir de ce moment-là, j’ai pris la décision de mener ma vie en écoutant mon cœur et mes propres envies. Ma première décision a été de reformer un couple au quotidien avec Sandrine plutôt qu’une relation à distance. Sandrine me rejoint donc à Montréal 1,5 an après mon départ de France. C’était comme vivre une nouvelle relation.

PARTIR EN VOYAGE AU LONG COURS – ACTE 2 :

Puis le deuxième déclic majeur est intervenu en été 2013. Ma mission au Canada devait se terminer et nous devions rentrer en France. Après avoir enchaîné une nouvelle année avec des horaires impossibles au travail, nous prime avec Sandrine la décision de profiter de cette césure pour voyager 2 mois aux États-Unis avant de retourner en France (en fin de compte, il n’y aura pas eu de retour en France, car la mission fut prolongée à la dernière minute).

Quand on voyage sur une période plus longue, la première chose qu’on apprend à se réapproprier, c’est le temps. Après près de 8 ans à enchaîner les horaires à rallonge au travail et enfermés dans la routine du quotidien, on oublie ce que c’est tout simplement de profiter d’un coucher de soleil, du chant des oiseaux, des fleurs qui bourgeonnent, de la pluie qui tombe, etc. Des petites choses auxquelles on ne prête plus aucune attention dans le rythme infernal de nos vies, mais qui pourtant procurent un plaisir fou. Pendant ces deux mois, l’agenda de nos journées nous appartenait à 100 % !

Et puis les décors de l’Ouest Américain, on produit chez moi un effet insoupçonnable. L’opportunité d’admirer des paysages aux dimensions surhumaines, isolés, vides de toute civilisation et uniquement formés par le temps, le vent et l’eau sur des millions d’années, m’a fait prendre conscience de l’insignifiance de notre passage sur terre et de sa rapidité.

Je suis rentré de ce voyage inoubliable avec plein d’images dans les yeux, mais aussi avec beaucoup d’interrogations. J’ai toujours été quelqu’un plein de questionnements, mais cette période n’aura pas été facile. Si j’avais à résumer mon impression de l’époque par une photo, je choisirais sans aucun doute cette photo de Mongolie :

Arbre isolé au milieu des steppes en Mongolie

Le petit arbre tout seul au milieu de cette grande plaine vallonnée, ce serait moi ☺ . Perdu au milieu d’une société dont je ne comprends plus du tout le fonctionnement et mon rôle à jouer dans celle-ci. J’avais clairement le besoin de retrouver un sens à ma vie.

PRÉPARATION AU DÉPART :

Après cette rapide (ou pas 🙂 ) rétrospective et pour revenir au sujet de cet article, partir pour un voyage au long cours, cela peut sembler un projet facile à mettre en œuvre au premier abord. Il suffit en effet de tout plaquer. Mais quand vous avez collé aux standards de la société pendant près de 30 ans et que subitement vous faites un choix qui vous marginalise, cela devient tout de suite beaucoup plus difficile. Surtout quand certains des choix que vous aviez faits auparavant vous engagent sur des dizaines d’années comme un prêt bancaire ! Il faut vivre cette période de questionnement et de doute avec le stress que votre entourage vous transmet souvent inconsciemment par ses propres craintes.

Puis, une fois la veille du grand départ arrivée, vous faites moins le malin. Les questions vous assaillent : est-ce que vous faites le bon choix ? Il serait tellement plus simple de continuer dans le confort de son quotidien. Est-ce que vous ne mettez pas votre carrière professionnelle en péril ? Facile de quitter son emploi, mais au retour comment justifier ce trou dans le CV ? Et si Sandrine était agressée pendant le voyage ? Et si notre avion s’écrasait ? Etc. Bref autant être honnête, la nuit précédant le départ n’est pas la meilleure nuit de ma vie !

DÉBUT D’UNE NOUVELLE VIE :

Mais alors après tout ça… Waouh !!!!!! C’est que du bonheur ! Ton quotidien se résume à ce que tu as envie de faire sur le moment 😉 Tu en prends plein les yeux chaque jour qui passe avec des paysages toujours plus incroyables les uns que les autres. Mais surtout le meilleur, tu rencontres des dizaines de personnes qui ont fait le même choix que toi: partir. Je parle bien de choix et non de chance ou d’opportunité comme je peux l’entendre parfois. Si nous en sommes aujourd’hui là, c’est avant tout parce que nous l’avons décidé ! Ce n’est en aucun cas une chance tombée du ciel. Ces rencontres permettent de réaliser le spectre possible des projets de vie qui s’offrent à nous. La vie n’est plus un long fleuve tranquille, mais un delta !

À l’heure actuelle, je ne dirais pas que j’ai déjà apporté une réponse à tous les questionnements que j’avais avant de partir, mais que les réponses sortent petit à petit du brouillard au fur et à mesure du voyage et des rencontres qui le jalonnent.

Quand on parcourt les blogs de voyageurs avant de tenter soit même l’aventure, on tombe souvent sur le même discours : partez, c’est une expérience formidable que vous ne regretterez pas ! Pour être honnête, à l’époque je me souviens ce que je me disais en lisant ceci : c’est facile de dire cela une fois que tu es parti et revenu dans le confort de ton quotidien !

Mais aujourd’hui que je suis enfin passé de l’autre côté du miroir et bien je ne peux qu’adhérer à 300 % à ce discours. La seule question à se poser finalement est : pourquoi attendre ? La vie est trop courte !

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout, pour cet article spécial anniversaire renaissance : 1 an. On se retrouve prochainement pour d’autres récits plus classiques de nos aventures. En attendant, je vous souhaite à tous une merveilleuse année 2016 et de trouver votre bonheur. Et, n’oubliez pas de prendre le temps de profiter des choses simples de la vie.

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